Menu déjeuner : la sélection Gault&Millau pour se faire plaisir sans se ruiner

Moins fréquentés à l’heure du déjeuner, les établissements tentent de séduire les consommateurs avec des formules à prix alléchants. Une manière d’optimiser la rentabilité en servant davantage de clients. L’offre est bien souvent plus courte, et logiquement plus rapide dans le service, mais ce n’est pas moins une façon de cerner la signature d’un chef. La preuve par dix.

Anona à Paris

C’est une nouveauté qui n’est pas passée inaperçue, d’autant que le chef Thibaut Spiwack a choisi le tout début d’année pour inaugurer ce qui prend la forme d’un plan. Cet ancien du concours Top Chef ne cache pas ses intentions et vise clairement les gastronomes soucieux de défendre leur pouvoir d’achat. Pour lancer un menu déjeuner à 49 euros, comprenant entrée, plat et dessert, la toque brandit l’argument du « prix le plus juste ».

Le bon plan ? Cette formule inclut aussi les amuse-bouche en début de repas et les mignardises après le dessert, donnant l’impression de ne pas sacrifier les rituels d’une expérience gastronomique.

• Où ? 26 Quai Villebois Mareuil, 41000 Blois
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©Guilhem Touzery

Amour Blanc à Blois

Christophe Hay a choisi sa seconde table gastronomique, Amour Blanc, délicieusement installée devant la Loire pour servir une expérience culinaire tirée à quatre épingles et qui promet pour autant de ne pas grever le porte-monnaie. Surtout, ce menu déjeuner à 39 euros qui comprend entrée, plat et dessert ne manque pas de servir le propos appuyé du chef engagé pleinement dans la défense de productions artisanales, à l’image de son bœuf wagyu.

Le bon plan ? Selon le menu qui change régulièrement, on peut goûter à la prestigieuse vanille polynésienne de l’île de Taha’a, utilisée notamment dans le Saint-Honoré, à retrouver aussi à la carte du kiosque à pâtisseries Fleur de Loire du chef ligérien.

• Où ? 26 Quai Villebois Mareuil, 41000 Blois
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©Alexandre Moulard

Freia à Nantes

Il faut grimper au sixième étage de l’immeuble abritant un parking pour embrasser la réalité d’une vie urbaine qui sait aussi conjuguer avec la nature. C’est là que Sarah Mainguy a pris ses quartiers depuis février 2024. Pleinement ancrée dans une cuisine contemporaine qui compose avec les saisons et le respect du travail des petits producteurs, la cheffe dont la griffe végétale a été largement remarquée dans le concours Top Chef, sait aussi composer avec un contexte économique tendu, pour les consommateurs. On fait donc en fonction de ses moyens, notamment le midi avec un menu en quatre temps à 50 euros (contre 70 euros pour six temps, disponible également).

Le bon plan ? Avec sa formule binaire le midi, comme le soir, la cheffe et son acolyte Damien Suomi donnent la possibilité d’adapter le déjeuner en fonction de ses moyens.

• Où ? 22 Boulevard de Berlin, 44000 Nantes
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©DR

Racines à Rennes

Inutile de se priver et de ne penser qu’au dîner pour savourer le talent de Virginie Giboire. La jeune cheffe formée auprès de Thierry Marx mais aussi Guy Martin et Alain Dutournier garde la même exigence entre le service du midi et celui du soir.. On plonge donc dans son univers tout aussi contemporain que la décoration de la salle, articulé autour d’un ingrédient dans chaque plat, escorté à chaque fois par deux autres saveurs, celle du sapin par exemple pour surprendre avec des moules accompagnées de pommes de terre ou celle de la reine des prés pour servir du chocolat avec des amandes.  

Le bon plan ? Un menu déjeuner qui offre deux choix pour chaque temps, avec une addition totale à 45 euros pour entrée, plat et dessert.  

• Où ? 4 Passage Antoinette Caillot, 35000 Rennes
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©Olivier Marie 

585 à Bordeaux

585 comme le nombre de kilomètres qui le sépare de Paris, et de son début de carrière aux côtés de Yannick Alléno. Adrien Pinot, le lauréat de notre dotation pour les jeunes talents en 2022, et désormais chef réputé de la capitale girondine, met en application son apprentissage parisien dans son propre restaurant. Les assiettes s’articulent toujours autour de trois éléments, jamais plus. Si le dîner est souvent le moment réservé à la découverte de la patte d’une toque, ce n’est pas le cas chez 585 qui propose deux formules déjeuner, à esquisser en fonction de ses envies et au gré des propositions à la carte.

Le bon plan ? En réalité, il n’y a pas une mais deux formules déjeuner, à 24 euros pour deux plats et 29 euros pour trois plats.

• Où ? 7 Rue Paulin, 33000 Bordeaux
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©DR

Bacôve à Saint-Omer

Dans son antre nordiste bâti tel un porte-étendard du patrimoine local – Bacôve fait référence aux barques traditionnelles qui naviguent sur les marais de Saint-Omer, le chef Camille Delcroix aidé de sa compagne Carla sert un menu déjeuner à 48 euros, comprenant des canapés, une entrée, un plat et un dessert. La formule a été baptisée « baudequin », en référence aux petites embarcations en bois utilisées sur les cours d’eau douce, en particulier dans les Hauts-de-France pour des promenades familiales.

Le bon plan ? Avec ce budget, on ne fait aucun compromis entre recettes traditionnelles du Nord et signature du chef qui honore son terroir, y compris dans le contexte de cette formule, la plus accessible de la carte.

• Où ? 8 Rue Caventou, 62500 Saint-Omer
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©DR

Agastache à Lyon

Toutes les deux semaines, le maître des lieux Mathieu L’Her et le chef Alexis Lauriac changent les propositions de la formule déjeuner qui sied aux petites comme aux grandes faims. Dans les deux cas, on obtient un déroulé complet avec entrée, plat et dessert. La différence de prix – 28 euros ou 35 euros, s’explique par le service de ce que l’équipe décrit comme des « interludes ». Comprendre : des petites surprises supplémentaires pour s’immerger dans l’univers aromatique et naturel de la toque formée chez l’illustre chef lyonnais, Christian Têtedoie.

Le bon plan ? Pour chaque formule, on dispose de deux choix d’assiettes toujours articulées autour de produits de saison, ce qui facilite grandement la découverte de la cuisine du chef sans avoir l’impression de faire de compromis.

• Où ? 134 Rue Duguesclin, 69006 Lyon
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©DR

Les Singuliers à Saint-Astier

Dans le Périgord, le jeune Louis Festa multiplie les bonnes idées pour rassasier tous les profils de gastronomes, y compris ceux à la recherche d’une expérience culinaire à moindre coût. Il y a le menu pour les moins de 30 ans, mais aussi la formule à emporter à base d’un croque revisité dans l’esprit d’un sando japonais. Si ces deux initiatives ne concernent que le service du soir, celui du midi n’en oublie pas pour autant cette volonté de convenir à tous les portefeuilles. Le lauréat de notre dotation jeune talent 2022 prépare aussi un déjeuner en trois temps à 40 euros, du mercredi au vendredi.

Le bon plan ? Truite de Beauronne, céleri de Chanterac, lentilles vertes de Lannes… Les produits du Sud-Ouest sont au cœur des créations du jeune Louis Festa, y compris à l’heure du déjeuner.

• Où ? 6 Rue Montaigne, 24110 Saint-Astier
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©DR

Onyx à Paris

La nouvelle brasserie chic du groupe familial Marki & Co est aussi un bon exemple de cette gastronomie tirée à quatre épingles qui sait se conformer aux budgets plus restreints, sinon aux emplois du temps logiquement serrés à l’heure du déjeuner. La formule complète se situe à 42 euros, tandis que les deux temps se situent à 35 euros. Le midi, on peut donc aussi voyager avec la cuisine du chef natif de Nagasaki, Tetsuya Yoshida, qui garde les marqueurs de la cuisine française pour leur flanquer une bonne dose d’exotisme avec diverses inspirations culinaires asiatiques.

Le bon plan ? Tout l’intérêt de cette formule est d’avoir la possibilité de découvrir une partie de la carte, même le midi. En l’occurrence, il s’agit de goûter au filet de canette fumé, poireau, pickles d’oignons rouges, condiment datte et citron, ou au suprême de pintade rôtie et son aile frite.

• Où ? 71 Rue de Provence, 75009 Paris
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Louise à Lorient

C’est une véritable affaire que le chef Julien Corderoch sert le midi dans son restaurant. Le Breton ne supprime pas le voyage gastronomique sous prétexte qu’il s’agit du service du déjeuner. En plein cœur de la cité morbihannaise, cet ancien de l’Amphitryon (Jean-Paul Abadie) et de la Pomme d’Api (Jérémie Le Calvez) honore le terroir de son enfance, tout en servant la mémoire de son arrière-grand-mère Louise, dans une partition aussi esthétique que sincère.

Le bon plan ? Le service de Julien Corderoch prouve qu’on peut aussi profiter d’une expérience gastronomique, avec l’emblématique menu à l’aveugle, même s’il ne se compose que de trois temps. Compter 30 euros.

• Où ? 4 Rue Léo le Bourgo, 56100 Lorient
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