En régions, ces grands restaurants sont aussi des comptoirs à pâtisseries
De Blois jusqu’en Provence, les grandes tables gastronomiques n’ont rien à envier aux palaces parisiens en matière de savoir-faire pâtissier. La seule différence ? L’on ne sait pas toujours qu’elles sont aussi des adresses recommandées pour l’heure du goûter.
Parfois, les grands restaurants cachent bien leur jeu. Leurs secrets de cuisine et le talent de leurs toques en chef ne sont pas leurs seuls atouts. Ce sont aussi… des repaires sucrés. En régions, certaines belles tables choisissent leur boutique attenante pour proposer des souvenirs chocolatés ou miellés. D’autres préfèrent garnir une épicerie de douces créations. Coup d’œil sur cinq adresses hors de Paris qui ne sont pas seulement gastronomiques en raison de leur partition salée.
À Saulieu, la chocolaterie-pâtisserie du Relais Bernard Loiseau
C’est la corde qui manquait à l’arc gourmand de la galaxie Loiseau : la chocolaterie-pâtisserie. Depuis longtemps, la boutique annexée au Relais Bernard Loiseau intégrait bien quelques victuailles chocolatées, sans être vraiment représentative. "Nous avons retravaillé toute la gamme dès l’an passé, avec des mendiants et des streusels. Nous utilisons aussi des ingrédients emblématiques de la région tels que le cassis ou la tanaisie pour concevoir notre offre chocolatée" raconte Lucile Vigilant. La cheffe pâtissière nous confie d’ailleurs avoir élaboré aux côtés de la marque Valrhona un chocolat de couverture exclusif à la maison Loiseau, à base de sucre roux et de poudre de vanille de Tahiti. Le clin d’œil à la rose des sables de Bernard Loiseau ne manque pas, avec un chocolat bicouche intégrant l’orange. Côté pâtisseries, la toque pâtissière du Relais Bernard Loiseau a sculpté une gamme de quatre desserts qui évolue au rythme des saisons. La boutique est aussi un dernier détour à ne pas manquer après une expérience à l’hôtel puisqu’on peut y retrouver les cakes et le flan vanille du petit-déjeuner. "Et pour la clientèle locale, c’est un moyen de goûter à notre savoir-faire" martèle Lucile Vigilant qui envisage cette nouvelle affaire comme une boutique de quartier. "Nous voulions proposer une offre aux habitants de Saulieu, aux clients de passage et à ceux qui n’ont pas le temps de s’attabler" conclut-elle. Les prix y sont volontairement accessibles, démarrant à 4,50 euros l’unité pour les pâtisseries.
© Jonathan Thévenet
À Talloires, la boutique de l’Auberge du Père Bise
Flan pâtissier, biscuit de Savoie, cake à la livèche, tarte aux pralines ou même glaces maisons… L’expérience à l’auberge du Père Bise (4 toques) est alléchante dès l’entrée, avant même de franchir les portes de l’hôtel prestigieux. Une boutique accueille tous les visiteurs, de passage comme les clients. Jean Sulpice invite à une première mise en bouche dans cette caverne d’Ali Baba dédié uniquement au bon goût. "Je souhaitais faire une épicerie fine empruntant l’ambiance d’une pâtisserie de village, à l’intérieur de laquelle l’on y retrouve des gâteaux individuels ou familiaux pour des occasions ou célébrations particulières" explique le chef de Talloires. On y trouve même une gamme de chocolats réalisés par le maître-chocolatier Stéphane Bonnat. De quoi prolonger l’expérience gustative, sinon trouver des souvenirs aussi indélébiles qu’un dîner gastronomique à la table de Jean Sulpice lorsqu’on est installé au bord du lac d’Annecy.
© Franck Juery
À Eze, les pâtisseries à emporter de la Chèvre d’Or
Pour le moment, c’est un secret bien gardé que seuls les clients du prestigieux établissement cinq étoiles connaissent, sinon les curieux de passage dans le sublime village provençal. La Chèvre d’Or (4 toques) est aussi un comptoir à pâtisseries depuis l’arrivée du nouveau chef pâtissier il y a un an et demi. "Annexé au restaurant gastronomique, la table les Remparts a toujours disposé d’une vitrine qui remplaçait la carte de desserts à l’assiette. Je souhaitais mieux l’exploiter pour compléter l’expérience de nos clients" nous raconte Florent Margaillan, formé à ce type d’exercice lors de son passage au Grand-Hôtel du Cap-Ferrat.
La gamme compte six gâteaux, avec une recette renouvelée tous les quinze jours. Pour cette fin de saison – la Chèvre d’Or, fermant le 13 octobre prochain, propose par exemple une tartelette chocolat noir et cardamome verte, mais aussi à la figue et à la framboise, ainsi qu’un croustillant citron/menthe, tandis qu’un dessert dans l’esprit d’une barquette sera garni de marrons. Compter 18 euros pièce.
En 2025, Florent Margaillan prévoit de rafraîchir les papilles avec des glaces maison, accessibles aux clients qui n’ont ni séjourné ni dîné à la Chèvre d’Or. "Avec ce projet, nous souhaitons entre autres décomplexer une clientèle qui ne se sentirait pas à l’aise de venir chez nous" souligne le chef. Et d’expliquer "de la même manière que les consommateurs reviennent au pain de qualité, ils ont envie de manger des desserts bien faits, dans le but de consommer moins, mais de dépenser mieux".
© Lucas Muller Lukam
À Tignes, l’épicerie de la Maison Bouvier
Depuis 2021, Clément Bouvier file l’histoire culinaire de la maison familiale en réunissant au d’une épicerie une ribambelle de bons produits, dont une gamme bien fournie en pâtisseries et petits plaisirs sucrés. Au menu : tarte aux myrtilles sauvages, confitures, gâteau de Savoie, cookies ou encore pâte à tartiner maison… "Elle permet de créer du lien avec les clients de l’hôtel, mais aussi de proposer notre savoir-faire à toutes et tous au cœur de Tignes. La Montagne, c'est la gourmandise. Et la gourmandise, cela se partage !" lance le chef de la table Ursus (3 toques). En plein centre du Val Claret, l’ancien élève formé entre autres chez Jean-François Piège offre une autre occasion de déguster son talent qu’il compte aussi déployer à travers une boulangerie à l’occasion de la réouverture de la station au mois de décembre.
© Agence Camille Carlier - Ophelie Deveze
À Blois, le kiosque à pâtisseries de Fleur de Loire
Paris-Brest aux noisettes du Piémont, Saint-Honoré, mais aussi desserts d’agrumes avec le citron et le yuzu produits dans les serres du chef… À Blois, Christophe Hay n’a pas oublié l’heure du goûter pour accueillir les becs sucrés dans un délicat écrin, pensé tel un salon de thé. Dans une ambiance feutrée, engageant à l’insouciance quand on profite d’un temps suspendu comme le suggère le terme "kiosque", la toque ligérienne régale de son flan pâtissier à la vanille de Madagascar, de son éclair baptisé "fleur de Loire" à base de cacao 70% ou encore de pâtisseries sculptées autour de produits locaux comme les amandes de Pithiviers ou les myrtilles de Sologne. On emporte, ou on s’attable pour partager un moment de gourmandise, d’autant que Christophe Hay propose une formule adaptée comptant une pâtisserie et une boisson sans alcool à 15 euros.
Ces adresses révèlent une fusion délicieuse entre gastronomie et douceurs. N’hésitez pas à partager vos derniers coups de cœur en pâtisserie pour enrichir cette exploration gourmande !
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