Centre de table : la touche finale pour des repas inoubliables
Le centre de table, star discrète, mais incontournable des grandes réceptions, ne se résume pas à un détail esthétique. Élégant ou imposant, il capte les regards et impose une ambiance. Il incarne des siècles d’évolution stylistique et culturelle, surtout lors des fêtes où une table sans lui serait un véritable scandale décoratif.
Il est cet élément qui attire irrésistiblement les regards, comme une promesse d’élégance et de convivialité. Le centre de table, bien plus qu’un simple ornement, est une mise en scène pensée pour sublimer l’instant. Objet de fascination depuis l’Antiquité, il a traversé les siècles, évoluant au gré des goûts et des modes, sans jamais perdre son aura, même s’il a parfois cédé sa place à la simplicité des tables modernes. Aujourd’hui, il s’éclipse souvent dans l’ombre des repas informels, mais reste incontournable sur les grandes tables où l’élégance est de mise.
Du banquet antique aux réceptions modernes
Qui aurait cru que le centre de table – également appelé "surtout de table" – autrefois roi des banquets et des dîners avec majordome, ferait un come-back digne d’une star hollywoodienne ? Né dans le faste des XVIIe et XVIIIe siècles, il régnait en maître sur les festins du service "à la française". À cette époque, la table n’était pas seulement un endroit où l’on mangeait, mais une véritable scène de théâtre où chaque plat, chaque serviteur, et surtout le centre de table jouaient leur rôle à la perfection.
Mais attention, on ne parle pas ici de trois tulipes et d’un chandelier bancal. Non. À l’époque, le centre de table était un véritable arsenal décoratif : salières, huiliers, boîtes à épices et parfois même des chandeliers, le tout organisé avec une précision quasi militaire.
Hélas, comme toutes les grandes stars, il a fini par être éclipsé. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, le service "à la russe" a pris le dessus : moins de plats sur la table, plus d’espace pour respirer, et plutôt une esthétique plus épurée. Fini les surtouts et autres extravagances : la table se dépouille, et le centre de table, jugé trop encombrant et trop protocolaire, disparaît dans l’ombre du siècle suivant. Au XXe siècle, il n’est plus qu’un lointain souvenir, relégué aux histoires de famille ou aux ventes aux enchères chez Christie’s.
Sur nos tables de fête et chez les chefs
Sur les tables du quotidien, avouons-le, le centre de table est devenu une espèce en voie de disparition. La praticité règne, les plats réclament leur espace vital, et la sempiternelle corbeille de pain finit par jouer le rôle de pièce maîtresse. Mais dès que l’on passe à une réception digne de ce nom ou que l’on s’aventure dans un restaurant où le chef a des ambitions de metteur en scène, le centre de table retrouve toute sa superbe. Ces nouveaux magiciens de l’art de recevoir le transforment en une pièce maîtresse qui dialogue avec leurs créations.
Certains chefs s’entourent d’artisans et de designers pour réinventer cet objet autrefois oublié. Oubliez les plateaux d’argent et les coupelles en verre d’antan : aujourd’hui, place aux œuvres d’art. À Paris, chez Plénitude, Arnaud Donckele sublime sa table avec les créations délicates de la céramiste Virginie Boudsocq, une ode à la nature qui s’accorde parfaitement à son univers culinaire. À La Grand’Vigne, à Martillac, Nicolas Masse collabore avec Margaux Leycuras, une céramiste bordelaise, pour concevoir des douelles en porcelaine qui déroulent amuses bouches et desserts tout au long du dîner. « Placée au centre de la table, cette pièce en porcelaine fait le lien avec la vigne », explique le chef, en clin d’œil à son terroir.
D’autres osent le spectaculaire, voire un brin de provocation. La céramiste Valérie Delarue, par exemple, présente un Massacre de cochonnaille, une nature morte exposée au musée La Piscine de Roubaix. Chaque centre de table devient une extension du repas, un objet qui intrigue, capte les regards et parfois même invite à la réflexion.
Un centre de table signé de la céramiste Virginie Boudsocq
L’art de choisir et d’accommoder son centre de table
Comme le rappelle Jérémy Côme, surnommé « Monsieur Bonnes Manières » et auteur du guide L’art de maîtriser les codes : « Une table n’est pas une table s’il n’y a pas de serviettes en tissu et un centre de table. » Mais attention, un centre de table ne s’improvise pas. Il suit des règles subtiles, sous peine de saboter l’ambiance… ou de mettre vos invités en délicatesse avec leurs cervicales.
- Premier point : le choix. Il doit refléter votre personnalité tout en s’harmonisant avec le style de votre décoration. Que vous optiez pour un arrangement minimaliste, une composition flamboyante ou une pièce sculpturale, l’essentiel est de garder une certaine cohérence. Évitez, par exemple, un vase XXL si vous dînez à quatre sur une petite table ronde : l’effet serait plus gênant qu’élégant.
- Ensuite, la hauteur. Ici, pas question de faire l’impasse. Un bon centre de table doit être assez bas pour permettre aux invités de se voir sans se contorsionner, mais pas trop plat au point de passer inaperçu. Tout est une question d’équilibre.
- Enfin, n’oubliez pas que vos convives sont venus pour partager un moment, pas pour contourner un obstacle décoratif. Une table doit rester fluide et accessible. Si votre centre de table prend trop de place, aussi magnifique soit-il, il deviendra rapidement un sujet d’agacement lorsqu’il faudra le déplacer pour faire passer les plats.
Mais si, malgré tout, vous succombez à une pièce un peu plus imposante, compensez avec une conversation brillante. Parce qu’après tout, n’est-ce pas cela, la vraie clé d’un dîner réussi ?
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