Le Grand Paris, la nouvelle destination culinaire à ne pas manquer
Mieux que Paris intra-muros, c’est toute la région francilienne qui est constellée de bonnes adresses où passer du temps à table. Le Grand Paris n’est pas qu’une ambition urbaine, c’est désormais une réussite culinaire.
À la Villette (Boom Boom Villette), à la gare de Lyon (Ground Control), dans les ateliers Gaîté du quartier Montparnasse (Food Society)… Paris a rattrapé son retard sur la scène des « food court » en multipliant les ouvertures ces derniers mois. Le dernier repaire de ce répertoire, baptisé Communale, qui mise sur l’inclusivité alimentaire, n’a pas choisi Paris intra-muros, mais la petite couronne pour se lancer, Saint-Ouen précisément. « C’est une des villes qui bougent le plus en Ile-de-France, comme Pantin. Son activité culturelle est très dynamique ! » explique Denis Legat, à la tête de ce projet et directeur associé de la Lune Rousse. « C’est le nouveau Brooklyn ! ». Communale est à l’image d’une nouvelle génération de bonnes adresses qui ne se concentrent plus sur le cœur de Paris pour espérer le succès.
Désormais, il faut traverser le périphérique, monter dans le RER et balayer les clichés qui aimeraient encore croire que la banlieue parisienne n’a rien à offrir à l’heure de se mettre à table. De la petite couronne jusqu’à Fontainebleau, on vous prouve que le Grand Paris est une destination culinaire à part entière. Démonstration.
Le food court Communale à Saint-Ouen
Il est désormais loin le temps lorsque Lisbonne était l’unique capitale européenne à régaler toutes les envies au moyen d’un food court. Il y a dix ans, son Time Out Market était précurseur dans son concept de rassembler en un seul et même lieu une variété de restaurateurs où chacun peut commander le plat de son choix pour le déguster sur des tables mises en commune. À Saint-Ouen, avec l’ouverture de Communale, le modèle prend une dimension sociale. L’ancienne halle Alstom érigée il y a plus de cent ans s’ancre dans la vie locale et joue le point de ralliement aussi bien pour les habitants du quartier qui viennent réaliser leurs courses que les passants qui ont faim, ou encore les mélomanes qui ont à disposition une salle de concert pour des spectacles en live. Côté cuisine, le food court audonien propose une programmation dépaysante, entre kiosques coréen, taïwanais et sud-américain. « À Saint-Ouen, de nombreuses communautés coexistent et nous avons souhaité les représenter dans le métissage de l'offre alimentaire » souligne Denis Legat, président de Communale. Conçus comme des bouillons, les comptoirs misent aussi sur l’authenticité d’une cuisine accessible comme celle du concept des petits farceurs, décliné autour de la recette du pâté croûte.
- 10 bis Rue de l'Hippodrome, 93400 Saint-Ouen-sur-Seine
- https://communalesaintouen.com
©Studio Fred H
Les Mérovingiens à Noisy-le-Grand
Derrière sa gouaille et son franc-parler, il y a surtout une vision. Le chef Jacky Ribault répond à ceux qui ne misent que sur la banlieue ouest de Paris que l’est constitue le meilleur pari à plus long terme. Habitant du Perreux-sur-Marne durant plusieurs années, le patron du restaurant Qui plume la lune (Paris 11ᵉ) a étendu son terrain de jeu d’abord à la petite couronne, en ouvrant sa table la plus identitaire, L’Ours, à Vincennes en 2018. Puis, en 2021, cet ancien de l’Arpège a à cœur de prouver tout le potentiel de Noisy-le-Grand, égratigné par l’image d’une ville soi-disant peu recommandable. Le projet de Jacky Ribault participe à la mutation de cette municipalité de Seine-Saint-Denis en offrant une brasserie bistronomique et contemporaine, les Mérovingiens.
- 32 Av. Emile Cossonneau, 93160 Noisy-le-Grand
- http://lesmerovingiens.fr
©Guillaume Czerw
Le Quincangrogne à Dampmart
Si les guinguettes comme chez Gégène (Joinville-le-Pont) ont prescrit les bords de Marne comme une destination authentique et pleine de convivialité, l’escapade n’en demeure pas moins gastronomique lorsqu’on prend le temps de remonter en aval jusqu’à ce moulin reconverti en table honorée de trois toques et d’un 15/20. Cet ancien repère de chasse fréquenté par Henri IV est aujourd’hui un hôtel/restaurant tenu par le chef Franck Charpentier. Cet ancien du Trianon Palace de Versailles et de l’Hôtel Scribe à Paris puise dans une variété de produits franciliens, dont le porc de l’association Francilin, pour construire des plats esthétiques, mais surtout gourmands, à l’image de ce bœuf royal façon Rossini, mijoté pendant 12 à 14h.
- 7 Rue de l'Abreuvoir, 77400 Dampmart
- www.hotel-restaurant-lequincangrogne.fr/le-restaurant/
©Laurence Fabrègues
L’Or Q’idée à Pontoise
Dans la ribambelle de chefs que le concours cathodique Top Chef a lancée, Naoëlle d’Hainaut fait partie des lauréats qui ont misé sur la banlieue parisienne pour lancer leur affaire (au même titre que Baptiste Renouard avec le restaurant Ochre à Rueil-Malmaison). La gagnante de la saison 4 a ouvert sa table gastronomique en plein cœur du vieux Pontoise pour servir une cuisine épurée digne de celle d’un palace. Logique puisque Naoëlle d’Hainaut a sculpté son style culinaire au Bristol, auprès d’Eric Frechon dont elle est devenue sous-cheffe. Son plat signature : un oignon de Roscoff en croûte de pain aux noix et servi accompagné d’un carpaccio de vieille mimolette et d’une crème d’oignons fumée au bois de hêtre. En annexe de son restaurant gastronomique, la toque offre un service plus accessible par le biais d’un bar à tapas où l’on graille en toute décontraction des planches de charcuteries et de fromages.
- 14 Rue Marcel Rousier, 95300 Pontoise
- www.lorqidee.fr
©Roméo Ballancourt
Les Halles d’Issy – Biltoki à Issy-les-Moulineaux
La meilleure cheffe pâtissière du monde, selon la désignation de l’Union internationale des boulangers et pâtissiers (UIBC) décrétée en novembre 2023, n’a pas choisi le centre de Paris, mais bien la petite couronne pour offrir une alternative aux becs sucrés qui souhaitent s’offrir l’une de ses recettes, sans passer par le Printemps du Goût. La délicatesserie, le concept pâtissier de Nina Métayer, compose la généreuse offre alimentaire des halles d’Issy-les-Moulineaux qui ont été totalement rénovées pour devenir un marché permanent.
Édifiées par Gustave Eiffel en 1884, soit quelques années seulement après la Dame de fer, le bâtiment historique, témoin de l’industrialisation de cette commune des Hauts-de-Seine, ont été démontées, désamiantées puis remontées sous l’impulsion de la famille Biltoki d’origine basque. L’entreprise égraine aux quatre coins de la France son concept de halles alimentaires, depuis Anglet jusqu’à Villeneuve d’Ascq dans le Nord, gérant désormais pas moins de dix marchés dans tout le pays. À Issy-les-Moulineaux, on ne manque pas un détour par le comptoir des délices fromagers du Meilleur Ouvrier de France Laurent Dubois. Et l’on commande un café chez Biltoki, à moins de prolonger la pause en s’attablant pour grailler une part de pizza chez Rosso, ou s’offrir pourquoi pas un plateau de fruits de mer chez Poisson Paris pour ceux qui ont davantage de temps.
- 1 Rue Rouget de Lisle, 92130 Issy-les-Moulineaux
- https://biltoki.com/halles/hallesissy/
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