Nicolas Bertin et Geneviève Delatte, au rythme du chenin
Au cœur de l’Anjou, Nicolas Bertin et Geneviève Delatte produisent des vins qui leur ressemblent. Simples, naturels, authentiques, comme la région qu’ils ont adoptée pour toujours.
« Vignerons de chenin à Rablay-sur-Layon depuis 2008. » Nicolas Bertin et Geneviève Delatte affichent leur identité sans fioritures, avec la simplicité pleine d’assurance de ceux qui savent faire bien au bon endroit, au bon moment aussi. Lui, originaire de l’Anjou, avait pris un peu d’avance sur la connaissance d’une région accueillante. Elle, venue des Charentes, partait de plus loin et, pourtant, elle en parle aujourd’hui comme s’il n’y avait jamais eu d’autre choix : « Nous avons vite eu la volonté de créer notre propre domaine et ce serait forcément ici, à Rablay-sur-Layon ! »
À Rablay-sur-Layon, un terroir adopté pour la vie
Après un BTS viti-œnologie à Blanquefort, près de Bordeaux, puis un stage chez la vigneronne du Médoc Marie-Laure Lurton, Nicolas Bertin et Geneviève Delatte jettent leur dévolu dès 2008 sur une première vigne de 1,5 hectare dans ce village qu’ils ne vont plus quitter. À une vingtaine de kilomètres au sud d’Angers, dans l’aire d’appellation coteaux-du-layon, la commune compte moins d’un millier d’habitants. « Ce sont surtout pour eux que nous avons eu envie de nous y installer, poursuit Geneviève Delatte. Ils apportent une dynamique comme j’en ai rarement vu ailleurs. L’épicerie associative, animée par des bénévoles, fonctionne depuis que nous sommes arrivés. »
À Rablay-sur-Layon, l’éthique de vie se décline également dans les vignes. Les 18 vignerons recensés sont tous certifiés en agriculture biologique. Le domaine Bertin-Delatte s’agrandit sans démesure, fait l’acquisition d’une très vieille parcelle de 1929, atteint la maturité en 2018 avec un total de 4,5 hectares de chenin, son cépage identitaire. « Nous faisons toujours des vins que nous aimons boire : francs, secs, tendus. Mais nous avons bâti une belle cave pour réaliser des élevages plus longs, jusqu’à deux ans dont une année en barriques », soulignent les vignerons.
Les quadragénaires se sont assagis, mais surtout pas endormis, en plantant ici pineau d’Aunis pour produire des rouges de soif, là grolleau gris pour sortir un nouveau pétillant naturel. Ils ont aussi opéré une sélection massale de la microparcelle (0,5 hectare) de 1929, pour en extraire le patrimoine végétal exceptionnel. « À l’époque où nous l’avons achetée, elle allait être arrachée, raconte Geneviève Delatte. Nous l’avons sauvée et, même si elle reste encore productive, nous voulons maintenant la bouturer sur une autre parcelle. » La cuvée « Vingt-Neuf » 100% chenin restera ainsi au pinacle d’une gamme finalement éclectique. Philosophie oblige, les volumes ne sont jamais considérables et la quasi-totalité des références est écoulée chez les professionnels, cavistes et restaurateurs.
Cet article est extrait du guide Centre-Val de Loire & Pays de la Loire 2025. Celui-ci est disponible en librairie et sur le e-shop Gault&Millau.
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