Matthieu Carlin x Eric Charles-Donatien : un chef pâtissier, un plumassier, une collab
Rien ne laisse présager la rencontre entre un pâtissier et un designer-plumassier. Et pourtant ! Lorsque Matthieu Carlin rencontre Éric Charles-Donatien, la collaboration devient une évidence !
Deux métiers que rien ne semble rapprocher ! Matthieu Carlin, chef pâtissier à l'hôtel de Crillon, A Rosewood Hotel et Éric Charles-Donatien, designer-plumassier, portent la même attention à la matière et aux détails. Tous les deux s’appliquent à créer de la magie. Tous les deux stimulent nos sens et s’accordent pour imaginer une création de Pâques hors du commun.
Pourquoi une collaboration entre un plumassier et un pâtissier ? D’où est venue cette idée ?
Matthieu Carlin : Cette collaboration s’est faite très naturellement. Éric a un lien fort avec l’hôtel depuis sa rénovation. Lorsque nous nous sommes rencontrés autour du thème de Pâques, nos deux univers ont immédiatement convergé. Chacune de ses œuvres a une histoire, comme celle que l’on peut raconter autour d'un plat ou d’un dessert. Et quoi de mieux que la plume pour évoquer le renouveau de Pâques ?
Éric Charles-Donatien : Je suis incroyablement gourmand. Lorsque Matthieu m’a proposé de réfléchir sur un œuf de Pâques, je ne pouvais qu’être séduit. Matthieu travaille et aime les textures, j’ai donc réfléchi de façon globale à ce que pourrait être notre œuf. Après Chimère réalisée pour orner l’alcôve du salon de coiffure de ’hôtel, imaginer une création pour Pâques s’inscrivant dans l’univers du Crillon était une évidence.
Comment avez-vous fait le lien entre vos deux métiers ?
MC : Nous faisons tous les deux un travail de précision avec la matière. Nos réalisations s’attachent à la respecter et à imaginer des jeux de textures et de structures. En cela, nos deux métiers, pourtant éloignés, se ressemblent beaucoup. En imaginant des tablettes ovoïdes en chocolat pour la structure de l’œuf, mon métier s’est inscrit dans l’œuvre d’Éric. Pour le côté ludique, j’ai associé chocolat noir et chocolat au lait afin que chacun s’y retrouve.
ECD : Pour cette première collaboration avec un pâtissier, j’ai fait jouer mon rapport très fort au culinaire, je suis un bec sucré. J’aime la rigueur, le respect de la matière, les couleurs, les textures, la nature, le respect de la nature. Dans nos métiers, on ne peut pas tricher. J’ai proposé un œuf qui se décompose en tablettes ovoïdes dans un assemblage architectural. L’œuf devient une expérience artistique.
Comment avez-vous travaillé ensemble ?
MC : Je suis allé découvrir l’atelier d’Éric. Nous sommes partis de l’idée de la plume, de son élégance, de sa légèreté pour imaginer l’œuf. Lors de nos échanges, Éric m’a évoqué les œufs ouvragés de Fabergé, mais aussi les œufs surprise que les enfants adorent. Il y a quelque chose de ludique, de magique dans l’œuf. De ce grand écart est né notre œuf de Pâques ajouré. On y découvre un jeu de lumière, on devine la surprise, la DS vintage de l’hôtel que le client pourra garder une fois l’œuf terminé.
ECD : Je cherche à amener à travers le travail manuel du sens et de la réflexion au-delà du savoir-faire. J’ai donc imaginé un œuf qui enchante, qui étonne, qui surprenne, une expérience simple et folle à la fois. J’ai réfléchi à la typologie de l’objet en fonction de ce que représente pour moi le Crillon. Il fallait quelque chose d’ornemental. Nous n’avons rien inventé, nous avons composé La petite voiture est numérotée, elle rappelle l’enfance et introduit un côté ludique à la création.
Que retiendrez-vous de cette création autour de la plume ?
MC : Le travail de la plume gravée dans le chocolat apporte une incroyable légèreté à l’ensemble, une plume dessinée par Éric qui se prolonge dans le chocolat, qui l’entoure, qui le protège, elle reprend la fonction première qu’elle a dans la nature.
ECD : Dans mon travail des plumes, il y a une notion de dimensionalité. En fonction du mouvement, on passe rapidement de la 2D à la 3D, c’est un œuf cinétique en section qui offre la possibilité d’avoir deux visions. De face, l’œuf semble plein, sur le côté, il est structural. J’ai dessiné une interprétation de la plume et de sa structure, un élément organique que chacun peut interpréter à sa façon.
Les collaborations se poursuivent ?
MC : C’est la seconde pour ma part au Crillon. Les collaborations permettent d’aller là où on n’irait pas seul. Elles ouvrent à d’autres univers, permettent de repousser les limites de la création. Elles ne sont pas systématiques, mais sont toujours très enrichissantes.
ECD : Ces dernières années, on s’est beaucoup focalisé sur le savoir-faire, mais pas sur le sens des créations. Avec le temps, je réfléchis différemment, dans une collaboration, on cherche à donner du sens à la création en s’imprégnant de l’univers de l’autre.
Ces actualités pourraient vous intéresser
Le kouglof, son histoire et nos bonnes adresses
Le kouglof, un gâteau aux mille et une histoires. De l'Alsace à nos assiettes, ce dessert emblématique nous transporte à travers les siècles. Mais où trouver le meilleur kouglof ? Suivez-nous dans un voyage gourmand à la découverte de ses origines et des adresses incontournables.Bohême, l'insoutenable légèreté du verre
En République tchèque, un vent nouveau souffle sur la tradition du cristal de Bohême. Dépoussiéré et lesté de son plomb, le verre revient à table grâce à des designers inspirés et à l’aide de financiers aux pieds de fakirs. Voyage dans le monde fragile de la transparence.Produit de bouche, équipement de cuisine, art de la table, solution de service ...
Retrouvez la liste complète des partenaires qui font confiance à Gault&Millau
Tous nos partenaires