Pourquoi le No/Low a la cote ?
80% des Français âgés entre 18 et 25 ans consomment No/Low dans le but de diminuer leur consommation d'alcool et de prendre soin de leur santé. Cette tendance prend de plus en plus de place sur le marché des boissons, même les restaurateurs se tournent vers elle. Mais pourquoi ?
L’engouement autour du Dry January, challenge qui consiste à ne pas boire d’alcool tout au long du mois de janvier, démontre bien que la tendance de consommer moins d’alcool est de plus en plus présente dans la vie des Français. Des boissons avec un faible pourcentage, voire aucun degré d’alcool, c’est ce qu’on appelle des No-Low. Et preuve que ça intéresse, le salon Wine Paris, qui s’est tenu du 12 au 14 février 2024, a organisé de nombreuses conférences sur le sujet. On a voulu en savoir plus.
Qu’est-ce les boissons No/Low ?
Vins, bières et spiritueux dits « sans alcool » fleurissent un peu mais au niveau législatif, comment s’y retrouver ? Les boissons désalcoolisé se sont dotées en décembre 2021 d’une législation européenne sur l’étiquetage. Pour les vins désalcoolisé la mention « vin désalcoolisé » rassemble des vins allant de 0 % de teneur en alcool à 0,5 %. Pour les bières, le titre alcoométrique peut aller jusqu’à 1,2 %.
Comment fait-on du vin sans alcool ?
Il existe deux principales techniques pour produire du « sans alcool », les vins désalcoolisé et les boissons à base de moût de raisin non fermenté. La désalcoolisation consiste à distiller après la fermentation du raisin afin de séparer l’alcool du vin. Les boissons à base de raisin non fermenté sont obtenues grâce à la macération de moûts et de pépins de raisins. Les produits « sans alcool » sont ensuite pasteurisés et peuvent être consommés dans les trois ans.
Wine Paris, le No/Low grande tendance ?
Avec 35 000 visiteurs en 2023, Wine Paris est le plus grand salon destiné aux professionnels du vins en France. Pour son édition 2024, la croissance des exposants de No/Low est frappante. L’événement enregistre une croissance de 50 %. Pour qui ? Le sans ou peu d’alcool est poussé par la génération Z. Un sondage de Sowine/Dynata indique que 44 % des consommateurs de No/Low ont entre 18 et 25 ans.
Cette tendance est un enjeu pour les vignerons, car la baisse de la consommation entraîne une surproduction française. Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, avait évoqué en août 2023 que la France dénombrait un excédent de 3 millions d’hectolitres de vin, soit environ 400 millions de bouteilles. Transformer cet excédent en vin sans alcool est un débouché et un enjeu financier pour les vignerons hexagonaux. Naturellement, un salon comme Wine Paris en fait, dans ce contexte, la promotion.
Le No/Low se fait une place au restaurant
Le No/Low trouve aussi sa place sur de belles tables. Dominique Laporte, meilleur sommelier de France en 2004, a été l’un des pionniers de la création de boissons sans alcool en France avec sa marque Petit Béret créé en 2015. Pour lui, l'idée est de : « créer une nouvelle expérience, différente que celle du vin. Les vins sans alcool n’ont pas la même longueur, ni la même puissance aromatique, mais c’est une boisson qui accompagne parfaitement la table ! ». La marque French Bloom dirigé par Rodolphe Frerejean Taittinger produit des vins effervescent avec un positionnement premium et touche des établissements gastronomiques haut de gamme comme la Maison Pic à Valence ou les restaurants du groupe Ducasse. Selon lui, la majorité des consommateurs de la marque sont habituellement des buveurs de vin : « Nos consommateurs sont des flexi-buveurs et French Bloom leur permet de consommer une boisson même lors de fêtes. »
À l’occasion de Wine Paris, la marque a dévoilé un vin effervescent sans alcool millésimé. Une première ! Mais, comment est-ce possible ? LE CEO de French Bloom nous explique : « Ce millésime 2020, a été pensé comme du vin, il a été vinifié et élevé en barrique pendant quatre ans afin de lui apporter de la complexité et ensuite désalcoolisé et gazéifié. La matière initiale doit être brut de décoffrage pour l’affiner lors de la désalcoolisation. » Le résultat est intéressant avec une belle complexité des arômes et des arômes tertiaires. Pour une bouteille classique de French Bloom, le consommateur devra tout de même débourser environ 30 euros pour les premières cuvées. Un prix qui pourrait écarquiller les consommateurs lambda, mais qui saura trouver une place dans le segment du luxe.
Dans le verre, même si l’on remarque une nette évolution de la qualité des « sans alcool » par rapport à il y a quelques années, les produits sont souvent marqués par des arômes de type bonbon ou avec du sucre résiduel très présent (ndlr pas terrible). Si ces marques souhaitent qu’au-delà du marketing, la génération Z soit conquise par leurs produits, il faudra très certainement proposer des prix plus attractifs pour les démocratiser.
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