Les créateurs passent à table
Envie de mettre de la couleur dans vos assiettes et de les faire déborder de créativité ? Faites confiance aux designers et aux créateurs qui n’hésitent pas à renverser la table et ses codes…
Les arts de la table ? Un formidable terrain de jeux pour les designers et artistes de tout bord, qui peuvent à loisir laisser leur créativité s’exprimer. Qu’il s’agisse d’imaginer des décors ou d’interroger les usages, les maisons d’arts de la table se tournent vers ces experts de la création et s’en remettent à leur regard aiguisé et à leur imagination fertile… N’auraient-elles pas la capacité en interne ? Certes, mais faire appel à un regard extérieur, c’est s’offrir la possibilité d’envisager les choses autrement, de questionner l’existant, de faire un pas de côté. C’est aussi, plus simplement, s’offrir la créativité et le talent d’un artiste, qu’il soit peintre ou dessinateur, photographe ou plasticien…
De la petite marque aux grands noms du secteur, en passant même par la grande distribution, tout le monde revendique aujourd’hui « sa » collab… Les uns avec une approche sur le long terme et un impressionnant catalogue de collaborations, les autres avec des collections « capsule » et autres éditions limitées.
L’intérêt ne va pas que dans un sens. Les créatifs aussi voient des avantages à ces propositions : il s’agit pour eux de se frotter à un nouveau matériau, de tester des limites, les siennes propres comme celles des maisons qui leur accordent leur confiance. En un mot, d’expérimenter. À la clé, en tout cas, de la créativité, toujours, de l’audace, parfois. Et pour nos tables, du quotidien ou de fête, la promesse d’étonner et de se dire que le plaisir est aussi bien dans l’assiette… que l’assiette elle-même !
-
Serax repousse les limites
Paola Navone, Vincent Van Duysen, Frédérick Gautier, Béla Silva, Ann Demeulemeester… On ne compte plus les collaborations de l’éditeur belge, qui laisse carte blanche aux créateurs pour imaginer formes et motifs dans le matériau de leur choix. « Travailler avec des designers connus ou non est un trait de caractère fondamental de Serax, explique Axel Van Den Bossche, cofondateur et CEO de Serax. Parce que nous aimons la diversité, nous ne nous enfermons pas dans un style particulier. Nous sommes ouverts aux propositions, à tous les types de créateurs : designer, architecte, créateur de mode, chef, illustrateur… Ce qui nous intéresse ? Que ces artistes apportent leur univers et nous poussent à aller toujours plus loin dans les techniques de conception des collections. »
-
Bernardaud, la maison des artistes
En 1995, Bernardaud ouvre son salon de thé et demande au designer et architecte d’intérieur Olivier Gagnère d’imaginer Bernardaud « Galerie Royale », un service aujourd’hui best-seller de la maison. Suivront « Ithaque » et la tasse « Irazú », aujourd’hui ornée de nouveaux décors. Cette collaboration n’est qu’un des nombreux exemples de la galaxie créative de la maison, née en 1863. Régulièrement sont conviés des artistes de tous horizons pour créer des objets décoratifs et de la vaisselle : Jeff Koons, Sophie Calle, JR, 5.5 designers, Joy de L’Hermite, Zemer Peled, Subodh Gupta… Véritable institution dans l’univers des arts de la table, Bernardaud possède aussi un institut et sa fondation d’entreprise, qui valorise la création et l’intelligence de la main.
-
Gien joue l’éclectisme
La faïencerie de Gien, fondée en 1821, s’est assuré une renommée en fournissant les tables des familles aristocratiques d’Europe au XIXe siècle. Une cinquantaine de décors ornent sa faïence, créés par la maison, mais aussi par des artistes d’horizons et d’arts variés : le photographe Georges Carillo et ses visuels animaliers en noir et blanc pour « Chambord », la dessinatrice Agathe Charlot et son service floral « Bagatelle »… Après sa carte blanche pour les 200 ans de la manufacture, aux côtés d’autres artistes, la créatrice de mode Yaz Bukey a imaginé pour sa part le service « La Favorite », né à partir d’un récit ottoman contant l’histoire d’amour entre une tortue et une tulipe dans les jardins du palais du sultan…
-
Revol revendique la créativité
Depuis 1768, la manufacture familiale œuvre dans les arts de la table. S’associer avec des designers comme Noé Duchaufour-Lawrance, Lucas Frank, ou dernièrement Ferréol Babin est devenu une seconde nature. « Passionné de création et de design, je crois qu’on porte bien la stratégie qu’on aime, indique Olivier Passot, le dirigeant de Revol. Pour une manufacture comme la nôtre de plus de 250 ans et forte de nombreux savoir-faire, faire appel à des designers est un moyen d’expérimenter, d’interroger les usages, de développer des textures et finitions… Nous aimons travailler avec ceux qui ont un intérêt pour la matière, qui interrogent les modes de fabrication, qui remettent en question nos acquis… C’est ce qui nous permet d’affirmer que la créativité est au cœur de notre ADN. »
-
Alessi, la fabrique de rêve
En 2021, l’éditeur italien fêtait en grande pompe son centenaire, offrant à ses fans « Values Collection », une série en 12 actes de rééditions et séries limitées montrant les valeurs de la marque. Au-delà de cet événement, le design est profondément inscrit dans l’ADN de la marque, et ce depuis le premier jour. Alessi est un puits de créativité, d’innovation et d’impertinence revendiquée et assumée. C’est sans doute tout cela qui permet à la marque d’attirer à elle les plus grands noms : Alessandro Mendini, Jean Nouvel, Philippe Starck, Marcel Wanders, Patricia Urquiola, pour n’en citer que quelques-uns…
-
Degrenne signe un coup de maître
C’est un peu l’outsider de ce sujet, mais quelle performance ! Degrenne n’accumule pas les collaborations, mais en affiche une, prestigieuse, avec Philippe Starck. Débutée avec les couverts et ustensiles « L’Économe », l’histoire s’est poursuivie avec « Les Acolytes ». L’idée ? « À Tokyo, j’ai pris l’habitude d’acheter les bols dont je me sers au quotidien. Cette simplicité m’a permis de réduire le volume d’objets inutiles. “Les Acolytes” reprennent ce principe : des contenants empilables, que l’on utilise du four à la table, dans lesquels on peut manger, et qui passent ensuite au réfrigérateur avec un couvercle qui peut être une assiette », résume le designer. Degrenne a également fait appel à l’architecte et designer Sylvain Dubuisson, qui a récemment imaginé la collection « SD One », après une première collaboration il y a vingt ans.
Ces actualités pourraient vous intéresser
Produit de bouche, équipement de cuisine, art de la table, solution de service ...
Retrouvez la liste complète des partenaires qui font confiance à Gault&Millau
Tous nos partenaires