Les 10 qui font Aix-en-Provence

L’ancienne cité romaine, magnifiée par les comtes de Provence au XVIIe siècle, accueille un nombre grandissant de fidèles chaque année, séduits par la richesse de son patrimoine, mais aussi (et surtout !) par sa douceur de vivre… Sa lumière et ses 300 jours de soleil par an, le charme de ses ruelles et de ses placettes ombragées, la richesse de ses musées et de ses centres d’art ; sans oublier l’exceptionnelle campagne alentour avec ses vignobles et ses garrigues que veille la montagne Sainte-Victoire, chère à Paul Cézanne. Loin, très loin de l’effervescence foutraque de Marseille (sa grande rivale), Aix s’offre à ses visiteurs avec une élégance, un art de vivre qui enchante les amateurs d’art autant que les épicuriens, ravis de découvrir ses marchés et ses gourmandises 100% provençales, à commencer par le célébrissime calisson. Le meilleur de la ville, à découvrir au fil de nos 10 coups de cœur… 

Où dormir ? 

• Cézanne  

À deux pas du cours Mirabeau, ce boutique-hôtel revendique à juste titre l’esprit d’une vraie maison de famille… On aime ici le salon douillet en guise de lobby, les 55 chambres et suites au luxe feutré avec leurs portes anciennes, leurs matières naturelles et leurs papiers peints végétaux, sans oublier une cour ombragée où l’on savoure un petit déjeuner avec de délicieuses pâtisseries maison. Ici, pas de restaurant, mais des plats en bocaux signés de chefs, des soupes et des tartes salées toutes fraîches servis dans le salon, sur la terrasse ou en room service, qui témoignent d’une attention portée aux hôtes aussi chaleureuse qu’efficace. Une halte simple et raffinée, idéale pour partir à la découverte de la ville de Cézanne. 

Chambre double à partir de 135 €.  

40, avenue Victor-Hugo. Tél : 04 42 91 11 11  

• Le Pigonnet  

Au cœur d’un jardin envahi par les roses, ce pigeonnier XVIIIe a été transformé en hôtel 5 étoiles dans les années 1920, quand Aix s’affirma comme une destination thermale de premier plan. Propriété de la famille Swellen durant trois générations, il compte désormais 48 chambres et suites au charme provençal avec, pour certaines, de belles peintures et gravures acquises par les propriétaires, passionnés d’art. Le parc abrite également la villa du Pigonnet, refuge confidentiel pour 8 personnes, flanqué d’un jardin et d’une piscine privée. Institution aixoise depuis 1924, la Table du Pigonnet est conduite par Thierry Balligand qui propose une cuisine sudiste servie, dès les premiers beaux jours, sur la terrasse prolongée d’une allée de marronniers centenaires. Tandis qu’à deux pas, la longue piscine posée au milieu des arbres invite à un délicieux farniente… 

Chambre double à partir de 263 €.  

5, avenue du Pigonnet. Tél : 04 42 59 02 90. 

Où déjeuner, dîner, boire un verre ? 

• Le plus toquée : Château de la Gaude

Bienvenue au pays des merveilles, celui qui nous fait ouvrir grands les yeux sur les œuvres d’art contemporain disséminées un peu partout, sur les vignes alentour pourvoyeuses de vins confidentiels, sur le jardin à la française classé aux monuments historiques, sur la bastide provençale du XVIIe, sur les refuges secrets installés en pleine nature et, enfin, sur les quatre restaurants à l’univers singulier. Bienvenue au Château de la Gaude. Derrière tous ces fourneaux, un chef d’orchestre, Matthieu Dupuis-Baumal, rompu à l’exercice depuis son passage au Domaine de Manville aux Baux-de-Provence. Entouré d’une fine équipe, et notamment de Matthieu Derible pour le restaurant gastronomique Le Art, le tandem va se surpasser en allant chercher des saveurs inédites.  

3959, route des Pinchinats. Tél : 04 84 93 09 30. 

• Le Jeune Talent : Il était une fois

La belle aventure continue pour Bastien et Clara, dans leur maison bien aménagée, au style provençal à touches contemporaines, d'une ruelle de la vieille ville. Clara, qui fut Jeune Talent 2022, rayonne en salle, précise et souriante, d'un excellent contact, tandis que Bastien fignole ses présentations, dans un registre moderne à la sauce régionale. 

4, rue Lieutaud. Tél : 04 42 58 78 56. 

• Café Caumont 

Magnifique hôtel particulier XVIIIe, l’hôtel de Caumont vaut par les ocres de sa façade, son salon de musique et ses fontaines intérieures, mais pas seulement… Restauré en 2015 et désormais propriété de la municipalité, le lieu abrite de beaux espaces dédiés à des expositions temporaires, mais aussi une magnifique terrasse ombragée. Les Aixois s’y retrouvent pour savourer un excellent brunch le dimanche et siroter un cocktail durant les soirées d’été avant d’assister à un concert de jazz. La programmation est ultra-séduisante et l’adresse, magique, à ne pas manquer.  

Café Caumont. 3, rue Joseph-Cabassol. Tél : 04 42 20 70 01. 

A voir, à faire… 

• Le marché de la place Richelme  

Les marchés sont ici de véritables institutions et envahissent chaque matin les ruelles et les places de la ville. Notre préféré ? Celui de Richelme, le plus local de tous avec une débauche de fruits, de fleurs et de légumes des jardins alentour, des miels à la lavande ou au thym, des tapenades, des petits fromages de chèvre et des fougasses encore chaudes… Et pour prolonger cette quête gourmande et 100% provençale, rendez-vous à la mythique Confiserie du Roy René à deux pas. Depuis un siècle, l’adresse affole tous les becs sucrés avec ses nougats, ses biscuits, ses caramels et, bien sûr, ses calissons. Ce délice typiquement aixois se décline ici à l’infini (saveurs cointreau, chocolat…) et la pâtisserie propose également des ateliers pour percer le secret de sa subtile alliance d’amande, de melon et de miel. 

Confiserie du Roy René. 11, rue Gaston-de-Saporta. Tél : 04 42 26 67 86. 

• Le cours Mirabeau et les ruelles de la vieille ville 

Le cœur battant de la ville, là où tout commence et tout finit. Depuis le XVIIe siècle, le cours Mirabeau est le symbole d’une Provence idéale avec ses allées ombragées, ses hôtels particuliers et ses terrasses de café (une mention pour celle, mythique, des Vieux Garçons) qui font le plein jusque tard, très tard dans la nuit. Incontournable, le cours est également le point de départ pour arpenter les ruelles de la ville médiévale avec de vrais trésors à la clé. La cathédrale Saint-Sauveur et son baptistère du Ve siècle ; le musée du Vieil-Aix et ses marionnettes anciennes, la tour de l’horloge et ses émouvantes statues de bois qui symbolisent les saisons. Parfait résumé de l’histoire aixoise, le quartier est aussi le rendez-vous du shopping avec quelques boutiques à ne pas manquer. Rose et Marius et ses parfums inspirés de la Provence natale de la créatrice ou encore l’épicerie fine La Maison Française, qui réunit le meilleur des spécialités locales ainsi qu’une remarquable sélection déco et arts de la table. 

Rose et Marius. 3, rue Thiers. Tél : 09 82 59 35 35. 

La Maison Française. 3 bis, rue Fernand-Dol. 

• Le musée Granet 

Avec plus de 12000 œuvres, c’est l’un des musées les plus riches de France, et ses collections recèlent de vraies pépites. Peinture européenne et notamment hollandaise avec Rubens et Rembrandt et un large panorama de l’école française avec Ingres, Géricault, Boudin ou Maurice Denis ; sans compter dix œuvres de l’ambassadeur local Paul Cézanne, dont les célébrissimes Baigneuses et un émouvant portrait de son ami Émile Zola. Largement dédié à la peinture classique, le musée n’oublie pas l’art des XIXe et XXe siècles avec des œuvres de Bonnard, Van Gogh ou Picasso, abritées à deux pas dans la chapelle des Pénitents blancs. Il s’enorgueillit aussi d’offrir à ses fidèles de remarquables expositions temporaires. Au menu en 2023 ? Après la rétrospective David Hockney du printemps, place à «Naples pour passion» et aux chefs-d’œuvre de la collection De Vito du 15 juillet au 29 octobre. 

Place Saint-Jean-de-Malte. Tél : 04 42 52 88 32. 

• L’atelier de Cézanne et ses lieux d’inspiration. 

L’enfant du pays est largement célébré au musée Granet, mais la ville a eu la (très) bonne idée de concocter également un parcours sur mesure, à la découverte de ses lieux favoris. Direction l’atelier du maître tout d’abord, où l’on retrouve son univers tout entier (la pipe des Joueurs de cartes, des bouteilles et des céramiques de ses natures mortes). On file ensuite vers la bastide du Jas de Bouffan, la propriété de la famille qui révèle les paysages célébrés dans ses aquarelles. On roule enfin à travers les pinèdes et les vignes vers la montagne Sainte-Victoire, massif calcaire fait de vallées verdoyantes et de falaises minérales qu’il peignit près de 80 fois. Dernière étape, le cabanon des carrières de Bibémus, qui fait face à un paysage grandiose rassemblant toutes les formes, les couleurs et les lumières de la Provence.  

Atelier de Cézanne. 9, avenue Paul-Cézanne. Tél : 04 42 21 06 53. 

Bastide du Jas de Bouffan. 17, route De Galice. 

Cabanon des carrières de Bibémus. 3090, chemin de Bibémus. 

Sur les pas de Cézanne, parcours à télécharger.  

• Le nouveau visage d’Aix  

Bien décidée à ne pas se laisser enfermer dans l’image de ville-musée dont on l’affuble trop souvent, Aix a choisi de s’étendre vers le nord, imaginant de nouveaux quartiers et un pôle artistique et culturel aussi spectaculaire qu’avant-gardiste. La preuve avec ce concentré de bâtiments signé de grands architectes … Le Grand Théâtre de Provence aux allures d’immense vaisseau signé Vittorio Gregotti et Paola Colao, le Pavillon Noir – somptueuse résille de béton imaginé par Rudy Ricciotti qui abrite la troupe du danseur Angelin Preljocaj – ou encore le conservatoire de musique Darius Milhaud, monolithe de bois et de métal inspiré des origamis japonais et griffé Kengo Kuma. Du grand spectacle, à prolonger par la découverte du mur végétal du botaniste Patrick Blanc qui couvre le pont Max-Juvénal sur 15 mètres de haut et qui réunit quelque 20000 plantes… Une façon magistrale de combiner art et écologie ! 

Le Grand Théâtre de Provence. 380, avenue Max-Juvénal.  

Le Pavillon Noir. 530, avenue Mozart.  

Le conservatoire de musique Darius Milhaud. 380, avenue Mozart. 

Une échappée en plus 

• Entre art et vin, Le Château La Coste  

Ce lieu vaut à lui seul le voyage. Dans le village de Puy-Sainte-Réparade, à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, le mécène irlandais Patrick McKillen a imaginé un centre d’art unique au monde… Quelque 200 hectares de vignobles, de collines et de forêts émaillées d’une myriade d’œuvres, à faire pâlir d’envie les plus grands collectionneurs. On est accueilli dès l’entrée par une immense araignée de Louise Bourgeois posée sur un bassin ; on poursuit la visite avec la découverte de spectaculaires plaques de métal dressées vers le ciel du sculpteur américain Richard Serra, d’un mobile de Calder qui frémit dans le vent, d’une petite chapelle XVIe restaurée par l’architecte star japonais Tadao Ando et veillée par une croix en perles de verre signée Othoniel, ou encore du pavillon de musique de Frank Gehry, aux allures de mikado géant. Ici, l’immense chai est signé Jean Nouvel, le centre d’art, Tadao Ando, mais rien d’intimidant. Tout est fait pour le bonheur des yeux et l’exquise sérénité du moment que l’on prolonge, selon l’envie, par un déjeuner à la toute simple Terrasse, aménagée comme une place de village provençal ; au café-restaurant dessiné par Tadao Ando (encore) ou encore à l’une des deux tables plus chics et adossées à l’hôtel de luxe posé au sommet de la colline – dont l’une, doublement toquée, est dirigée par Hélène Darroze .    

2750, route de la Cride, 13610 Le-Puy-Sainte-Réparade. Tél : 04 42 61 92 90.