La Butte à Plouider : un havre écoresponsable entre terre et mer
Il est des endroits qui donnent envie de ne plus retourner chez soi une fois que l’on a poussé la porte. La Butte de Solène et Nicolas Conraux est l’un d’eux.
À la sortie de Plouider, en direction du nord et de la Manche, la bien nommée rue de la Mer abrite depuis 1952 ce qui fut une auberge avant de devenir un hôtel-restaurant classé parmi les plus élégants et les plus gourmands du Finistère. Tout commence avec Jeanne-Yvonne qui, pour sortir de son quotidien de paysanne, décide d’ouvrir une auberge pour accueillir et nourrir les gens de passage. Au fil des décennies, la maison, perchée sur cette butte, va s’agrandir, se développer et s’imposer sous la houlette de Solène, la petite fille de Jeanne-Yvonne, et de Nicolas Conraux, son mari.
Un art de vivre durable et engagé
Au loin, le petit village de Goulven, les plages de Kerguélen et du Menhir. La mer s’y déchaîne parfois mais, dans les murs de La Butte, chacun se sent comme protégé des éléments notamment au bar où l’on goûte les kombuchas maison et les thés bretons. À deux enjambées, la boulangerie imaginée par Nicolas et Solène voit passer des habitants en quête de pain au levain naturel, de viennoiseries beurrées à souhait, de pâtisseries de saison et de crêpes à la farine de froment que celles et ceux qui fréquentent l’hôtel auront tout loisir de déguster demain au petit déjeuner.
Avant cela, ils auront profité d’une nuit dans l’une des 32 chambres de La Butte, toutes avec vue mer et toutes engagées pour un environnement plus responsable. Ici, point de coton dans les lits, mais du lin ; point de mini-bar, mais des boissons naturelles ; point de cosmétiques liquides et industriels, mais des produits solides pensés pour le bien-être de la planète. Cette conception de l’hôtellerie n’est pas un gadget mais bel et bien une volonté de Solène et Nicolas de contribuer à un monde meilleur, plus respectueux du bien-être, plus bienveillant et plus engagé pour offrir à celles et ceux qui traversent la Bretagne une expérience qui interpelle. L’idée du couple Conraux n’est pas de donner des leçons mais de veiller à ce que chacun s’approprie et respecte leur lieu pour ensuite, éventuellement, reproduire chez soi ces petits gestes qui participent à améliorer l’environnement. Il manquera cependant quelques éléments comme la quiétude des lieux, le vent parfois qui s’engouffre dans les rues de Plouider, le soleil évidemment, la douceur de vivre, la sérénité et la détente.
©Nomades Studio
Une restauration qui défend le terroir
Chaque hôte reposé profitera de ce paradis entre terre et mer pour déguster la cuisine de Nicolas Conraux, dont une partie des ingrédients provient du jardin qu’il surnomme « le nourricier », même si le chef reste conscient qu’il n’atteindra pas l’autosuffisance. Au bistrot ou au restaurant gastronomique, des plats qui défendent le terroir breton, les producteurs locaux de choux-fleurs, d’huîtres, de fromages, d’algues, les pêcheurs de petits bateaux, les éleveurs, les maraîchers et les fromagers. Dans les assiettes, cela se traduit au bistronomique par un velouté de saison comme Jeanne‑Yvonne devait le proposer à son époque, un maquereau servi avec une salade de pommes de terre et des pickles avant une part de far breton pendant qu’au restaurant gastronomique, l’huître se marie avec le chou-fleur, les tomates avec l’ail des ours et le bœuf avec la moutarde du jardin. De savoureuses créations qui donnent clairement envie de prolonger le séjour.
- Où ? 12, rue de la Mer, 29260. Tél. 0298254054.
- Prix : Chambre à partir de 128 €. Menus de 98 à 180 €.
- www.labutte.fr
Cet article est extrait du guide Centre-Val de Loire & Pays de la Loire 2025. Celui-ci est disponible en librairie et sur le e-shop Gault&Millau.