Top 5 à Arles
Que l’on y vienne pour les Rencontres de la Photographie (jusqu’au 25 septembre) ou pour enfin se faire une opinion sur l’ovni signé Gehry, (la fondation LUMA, inaugurée l’an passé), Arles est pour beaucoup l’étape indispensable d’un été accompli.
-
Bien dormir : Les Cabanettes
En pleine Camargue, ce petit bijou architectural constitue une alternative parfaite aux traditionnels mas provençaux qui émaillent la région. Imaginé dans les années 1960 par l’architecte nîmois Armand Pellier à l’initiative des propriétaires de l’époque, Louise et Marc Bert, cet hôtel s’inspire des motels californiens et de l’architecture de Frank Lloyd Wright. Il a lui aussi été pensé pour les voyageurs en transit, cette fois vers l’Espagne ou la Côte d’Azur. Résultat ? Une superbe architecture moderniste avec 2 bâtiments en demi-lune qui abritent 29 chambres ultra-lumineuses et décorées de mobilier sixties. Toute proche, la salle du restaurant a conservé son côté rétro (bois d’olivier, fauteuils couverts de peaux de taureau), témoignant de l’intention d’ancrer le lieu dans sa géographie. Une pépite secrète, arty et délicieusement désuète, à ne pas manquer !
https://www.lescabanettes.com/
-
Table la plus toquée : La Chassagnette
Avec la réouverture de ce mas magique en pleine nature camarguaise, Armand Arnal et toute son équipe semblent avoir retrouvé le chemin de l’enthousiasme et du sur-mesure de qualité. Dans ce cadre idéal pour créer et vivre avec la nature, ce passionné de produits, toujours en phase avec les cycles et les saisons, donne le meilleur et le goût juste tout en personnalisant chaque assiette. La tomate ananas renversée au shiso est à l’optimum de sa maturité dans une version très inventive, comme l’aubergine «brûlée» basilic et sésame, le pigeon des Costières à la flamme maïs rôti et mûre sauvage, les prunes rouges et jaunes avec un délicat sorbet à la prune fermentée. Le tout dans une séquence souvent brillante qui plonge les convives dans une soirée camarguaise aussi inattendue que charmante, bel espace d’un mas de gardian si bien décoré. Carte de vins intéressante avec les cadors des appellations proches, les Baux en particulier.
2 toques, 14/20
-
Table la plus hype : Chardon
Les chefs résidents qui passent un moment dans ce lieu très hype de la cité antique ont généralement un point commun : ils sont bons. Ce qui permet, sans trop s’avancer, de décerner une toque à cet établissement certes sans véritable direction, mais qui réjouit les visiteurs prêts à découvrir de nouvelles saveurs. Avec Justine Pruvot cette année, du restaurant Bonne Aventure à Saint-Ouen, les sardines en feuille de figuier sauce citron brûlé au barbecue courgette et citron vert, comme l’aubergine marinée au miso condiment amande et citron, justifiaient pleinement la toque.
1 toque, 12/20
-
Table la plus disruptive : Le Greenstronome
Jean-Luc Rabanel a de nouveau cassé les codes. Adepte d’une liberté totale, ce cuisinier philosophe se dit aubergiste en proposant des plats proches de sa terre, de la nature, du vivant, qu’il privilégie aujourd’hui au détriment de toute autre considération de l’establishment gastronomique. Non seulement le lion rugit encore, mais il devient de plus en plus inclassable. Au détour de ses menus, le créateur, l’artiste, vous sort des plats de fulgurance, telles ces moules de Carteau enroulées dans des lamelles de concombre au vinaigre de riz fumé, ajo blanco catalan ail amandes fraîches et sorbet aux moules. Une pastèque déshydratée et rôtie surmontée d’un filet de rouget de roche snacké, salicorne et trompettes-de-la-mort, qu’il associe à une compression de pastèque au piment d’Espelette, émulsion de Pata Negra, et un jus infusé de rouget. Ou encore, dans l’idée d’un gaspacho, une tomate Zebra confite à la badiane gelée d’orange, olives noires à la vanille et jus de tomate. Ce qui n’a pas changé, c’est cette soif de partage et la verve savoureuse de ce cuisinier hors norme, qui nous surprend et nous subjugue toujours. Cave remarquable et remarquablement animée par de jeunes sommeliers motivés, qui dénichent tout ce qui est bon, particulièrement au Sud.
https://www.rabanel.com/le-restaurant-l-atelier.html
-
Le petit plaisir gourmand : Pâtisserie-Chocolaterie Masaki Yamamoto
On reconnaît une ville gourmande à l’existence ou non d’une pâtisserie japonaise. C’est chose faite à Arles avec Masaki Yamamoto, qui propose des gâteaux d’ailleurs plutôt classiques, tout en légèreté et finesse, avec le mont-blanc, le Caraïbe, le millefeuille, la Tatin ou la tarte citron praliné, mais aussi, inspiré par sa culture, le «Perles d’ambre», au riz noir soufflé, ou le Taiwan, au thé oolong.