4 jours dans le massif des Aravis

Le Grand-Bornand, La Clusaz, La Giettaz… Depuis Annecy, par Thônes, deux routes possibles, par Saint-Jean-de-Sixt ou Manigod, rejoignent La Clusaz. La plus belle est assurément celle qui passe par le village de Manigod, puis s’élève jusqu’au col de la Croix Fry, à 1 470 m d’altitude, avant de redescendre sur la station vedette. De là, vous ne manquerez pas l’autre merveille panoramique, la longue montée vers le col des Aravis, sensiblement à la même altitude que la Croix Fry, à 1 485 m, la route plongeant ensuite vers La Giettaz et le val d’Arly, avec Megève en point de mire. En haut du col, une vue admirable sur tous les massifs environnants, une grande boutique pour rapporter une marmotte en peluche, ainsi que quelques auberges-chalets bienvenues. S’il est un chef qui connaît bien les Aravis, puisqu’il y est né, c’est Marc Veyrat, l’homme au chapeau noir, dont la famille a essaimé en créant quelques entreprises florissantes entre Thônes et La Clusaz. En haut du col de la Croix Fry, il est chez lui. En plaisantant, il nous montre le massif du Mont-Blanc, que l’on aperçoit et qui semble tout près, à vol d’oiseau. Les cimes s’enchevêtrent, et un pic semble s’asseoir sur un autre en formant un grand « V ». « C’est le V de Veyrat », s’exclame le grand Marco, double Cuisinier de l’Année Gault&Millau, à jamais le premier et seul porteur d’un 20/20 dans le Guide Jaune. « Mon grand-père a été le premier à installer des remontées mécaniques à la Croix Fry, juste à côté de la ferme de mes parents », précise-t-il. C’est maintenant le Chalets-Hôtel de la Croix Fry, que tenait Marie-Ange, la sœur de Marc, aujourd’hui disparue. Il est désormais géré par Isabelle Loubet, sa fille, épouse d’Édouard. « Mon grand-père était un visionnaire, poursuit Marc Veyrat. En 1936, il a transformé la ferme en restaurant-buvette, comme une guinguette. Les gens venaient y danser après le repas. Il voulait que ce soit un endroit joyeux et populaire. Après ma naissance, dans les années 1950, c’est devenu un phare. Tout le monde venait, aussi bien d’Annecy que de Megève. On faisait tout sur place, nos charcuteries avec nos cochons, notre reblochon, ma mère cuisinait des choses simples et merveilleuses. » C’est ainsi que l’histoire des Aravis s’est écrite. À La Clusaz, on skiait déjà. Une charrette mécanique transportait les gens en haut des pistes. Le domaine englobe aujourd’hui la Croix Fry, avec 85 pistes, 49 remontées mécaniques et 125 km sur les 210 km que compte tout le massif des Aravis. Sans oublier le ski de fond, pour lequel le domaine du Grand-Bornand est un véritable paradis, avec 75 km pour 12 boucles et deux espaces pour le biathlon, la station comptant une épreuve annuelle de Coupe du monde. Enfin, les soirées au coin du feu, la reblochonnade et le pormonier sont bien sûr à inscrire dans tout séjour complet à travers les Aravis. Les bonnes adresses ne manquent pas, et le réconfort est total après une journée de montagne.