Saint-joseph de génération en génération
Saint-joseph est une appellation de la vallée du Rhône septentrionale qui s’étend sur 26 communes sur les départements de l’Ardèche et de la Loire. Connue pour ses vins rouges à base de syrah, l’appellation produit aussi entre 10 et 15% de vins blancs avec les cépages roussanne et marsanne. Le prix du foncier restant accessible pour les jeunes sur cette AOC, cela facilite la transmission familiale ou la création de domaines. Portraits des nouveaux visages de saint-joseph.
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Pauline Villa, du domaine Pierre Jean Villa
Pierre-Jean Villa crée son domaine en 2009, au cœur de la vallée du Rhône septentrional. L’exploitation, récemment certifiée agriculture biologique, s’étend sur 17 hectares de crus majeurs répartis sur les rives droite et gauche du Rhône : côte-rôtie, condrieu, saint-joseph, crozes-hermitage et sur les coteaux de Seyssuel, au nord de Vienne. Il transmet aujourd’hui à ces enfants, Pauline et Hugo. Entretien avec Pauline Villa.
« Je suis en cours d’installation depuis l’année 2021. J’ai d’abord fait des études de commerce et, aujourd’hui, je reprends le domaine avec mon frère Hugo, qui est l’aîné. À côté, nous avons monté une entreprise de négoce, pour se tester et se faire la main. Avec des vignes sur plusieurs appellations de la vallée du Rhône, dont saint-joseph sur 5-6 ha. Mon envie de m’installer est arrivée après ma deuxième ou ma troisième année de commerce, lorsque j’ai été en contact avec les métiers de bouche. Mon frère était parti pour des études d’ingénieur en environnement. L’appel de la terre a été fort. Je dis toujours que la vigne est une liane qui s’étend constamment. Une fois que l’on a mis un pied dans le monde du vin, nous avons tendance à se faire manger par la passion. C’est une chance d’avoir des vignes dans la vallée du Rhône Nord et à Saint-Joseph, qui sont de magnifiques terroirs. »
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Pauline Perret, du domaine Perret
Le domaine Perret est situé à Chavanay, au nord de l’appellation saint-joseph, sur 13 hectares de vignes. Le domaine est conduit en agriculture conventionnelle. André Perret a repris et reconvertit l’exploitation familiale, au départ essentiellement arboricole, en plantant peu à peu de la vigne et en louant et en acquérant des terrains viticoles. Il transmet aujourd’hui à sa fille, Pauline Perret. Entretien sur ce passage de relais.
« Je suis née le nez dans le vin et j’étais constamment avec mon père dans les vignes ou dans la cave. Je reprends petit à petit le domaine en louant progressivement des hectares. Cela permet de réaliser une transmission progressive. L’appellation saint-joseph est très étendue, et il reste des parcelles à planter ; c’est une des raisons pour lesquelles les jeunes peuvent s’installer. L’appellation est également abordable au niveau du prix du foncier, mais il y a beaucoup de travail dans les vignes en terrasse, et cela peut effrayer. Le millésime 2022 s’annonce magnifique, mais il y a néanmoins moins de récolte sur les vins blancs, car la roussanne est un cépage qui souffre de la sécheresse. Les baies étaient petites et avec peu de jus. C’est le seul bémol des vendanges 2022, qui se sont très bien passées. Pour les rouges, les grappes étaient magnifiques. Nous sommes agréablement surpris par ce millésime. »
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Maxime Verzier, du domaine Verzier
La famille Verzier est présente à Chavanay depuis 1828. Philippe Verzier reprend le vignoble en 1988, il sort de la cave coopérative et crée son domaine. Aujourd’hui, celui-ci représente 14,7 hectares convertis en biodynamie (certifiés Demeter depuis 2018). Son fils, Maxime Verzier, l’a rejoint en 2016. Entretien sur cette transmission entre père et fils.
« La reprise de l’exploitation était une évidence. Le vin est une passion que j’ai développée assez jeune, et le cheminement s’est fait naturellement. Saint-joseph est une belle appellation, avec de beaux terroirs et encore de la cohérence au niveau du prix du foncier, à la différence d'autres appellations de la vallée du Rhône. Il faut avoir en tête qu’il est presque impossible d’accéder au foncier pour un jeune, à part s'il touche un héritage. Les prix pratiqués sont juste insensés. Sur l’AOC saint-joseph, nous sommes sur des parcelles qui valent leur vraie valeur. Nous avons la chance d’avoir de beaux terroirs sur des sols granitiques ou sableux qui donnent des vins vraiment puissants et intéressants avec notre belle syrah. 2022 sera un très beau millésime, nous avons eu peur jusqu’à la fin avec la sécheresse ambiante et le peu de pluviométrie. Nous avons la chance d’avoir eu 60 mm de pluie qui sont tombés la semaine du 15 août. Ça a permis une belle maturité du raisin et de relancer le cycle de la vigne. Néanmoins, les jeunes vignes ont fortement souffert. »
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