Mathieu Meyer, ses projets pour redonner vie au Château Galoupet
Mathieu Meyer incarne le nouveau cap de Château Galoupet. Le directeur du domaine poursuit la renaissance de ce cru classé de Provence, propriété de Moët-Hennessy depuis 2019. Avec la vision d’un haut lieu de biodiversité qui sert aussi la qualité des vins.
Il est arrivé en 2020 et, avec la Méditerranée pour décor, c’est peu dire qu’il changeait d’horizon. Nommé directeur du Château Galoupet, Mathieu Meyer venait de passer sept ans en Champagne à conduire notamment le développement du nouveau site de production de Moët & Chandon. Bébé Moët-Hennessy – la division vins et spiritueux de LVMH –, cet ingénieur agro de formation a aussi sillonné le monde : maître distillateur pour le rhum Ten Cane à Trinité-et-Tobago ou responsable des opérations de Chandon en Australie. Depuis Épernay, la route vers la terre de prédilection du rosé est plus courte et la proposition, finalement familière : « Participer à un projet de renaissance avec deux piliers forts, l’environnement et la montée en qualité.» Tout au long de ses 250 années d’existence, Galoupet a vu ses vins récompensés, devenant l’un des 18 domaines de la région à obtenir le titre de cru classé de Provence en 1955, avant que le déclin touche son vaste vignoble.
Nouveau cap pour le domaine
Le rachat en 2019 par Moët-Hennessy sonne l’heure du renouveau, d’autant plus que le groupe veut en faire son laboratoire et sa vitrine des pratiques de développement durable. «Nous avons entrepris un travail à 360° parce que les sujets environnementaux sont tous liés les uns aux autres, précise Mathieu Meyer. Notre ligne directrice, c’est de ramener de la vie et de la biodiversité. » Les efforts sont multiples : couverts végétaux pour régénérer les sols, plantation d’arbres et d’arbustes pour créer des corridors qui contrent les effets de la monoculture, installation de 200 ruches et d’une station de fécondation de l’abeille reine, programme avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO) pour l’inventaire des espèces… En Provence, l’eau est aussi devenue un enjeu déterminant. Les précipitations sont encore plus faibles sur le secteur de Galoupet, souvent sous forme d’orages qui provoquent de l’érosion. Il s’agit donc de ralentir l’eau pour qu’elle s’infiltre, et les couverts végétaux jouent, là encore, un rôle. « C'est un cercle vertueux, poursuit le directeur du domaine. Un travail qui ne s’arrêtera jamais, mais dont les premiers effets sont déjà visibles. »
Des mesures ont montré une nette amélioration de la vie microbienne dans les sols semés de graines de moutarde ou de seigle. La certification en bio en mai 2023 marque également une étape symbolique de la transformation qui touche jusqu’à la taille de la vigne. Alors que le rosé reste un vin complexe et technique à produire, Mathieu Meyer a introduit des vinifications parcellaires radicales : « Un grenache n’exprimera pas la même chose au nord ou au sud du domaine. Nous avons identifié 40 parcelles et cela va augmenter. Notre ambition est de produire une cuvée de gastronomie, d’où des volumes encore limités pour obtenir l’expression du vin à ce niveau de qualité. » Le millésime 2023 du cru classé a été proposé dans un flacon – singulier pour un rosé – en verre ambré recyclé à 80%. La démarche environnementale se niche aussi dans ce genre de détails, autant que dans la création d’un haut lieu de biodiversité face aux îles majestueuses de Porquerolles, de Port-Cros et du Levant.
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