Les bonnes adresses de Pierre Marion

Au Pily, le chef Pierre Marion réalise une cuisine aux saveurs du monde, bien encadrée par la volonté de travailler le terroir, celui de son Cotentin natal et de ses petits producteurs. Il nous en parle.

Mathieu Dubus Publié le 01/09/2024 à 09:03

En 2005, Pierre Marion rencontre Lydie, aujourd'hui sa femme, à Saint-Vaast-la-Hougue. Le chef est à l'époque aux commandes du restaurant "Les Fuschias". De cette alliance va naître Le Pily (pour Pierre et Lydie). Dans cet écrin, ce véritable amoureux de la mer met un point d’honneur à valoriser ses producteurs. Ainsi, il nous fait part de cinq adresses d’artisans et producteurs qu’il affectionne et souhaite mettre à l’honneur. Il confie à leur sujet que "travailler avec eux, ça ouvre l’esprit. On comprend mieux comment travailler le produit. Lorsqu’on discute avec ces artisans, ces producteurs, on ne peut pas faire n’importe quoi après coup."

La pêche de Sylvain Lozier, à Cherbourg

Seul à bord de son bateau de 10 mètres, Sylvain Lozier est "un personnage unique" nous dévoile Pierre Marion. Attaché à travailler avec des personnes de confiance, le chef raconte : "Sylvain, je l’ai rencontré il y a très longtemps, nous étions encore enfants. Nous faisions de la pêche à la rocaille ensemble quand ma grand-mère m’accompagnait." Après l’avoir perdu de vue, ils se retrouvent lorsque le pensionnaire du restaurant situé sur le pont tournant décide de s’installer à Cherbourg. Son ami pêcheur est pour lui une perle rare. "Ce qui est particulier avec lui, c’est sa production. Il a un petit bateau. S’il y a trop de vent, c’est impossible d’aller en mer. Il est respectueux de la mer, de ses ressources, et surtout, c’est l’un des seuls à encore pêcher dans les roches de Cosqueville, desquelles il tire des homards sans pareil."

Le mobilier de Rachelle Gardan, à Beaumont-Hague

Designer dans le Cotentin, Rachelle a déjà vu ses créations être remarquées par des pointures du secteur comme Philippe Starck. "C’est une bonne designeuse, elle travaille principalement l’association du bois et de l’acier. Au restaurant, toutes nos tables et notre meuble central ont été faits par elle. Évidemment, ça a un coût, car c’est d’une grande qualité, mais une table chez Rachelle, c’est une table pour la vie" confie-t-il.

Où ? 3 rue des Goubelins, 50440 La Hague
www.artmeta.fr

Les produits laitiers de Laurent Groult, au Theil

Une fois n’est pas coutume, Pierre Marion fait confiance aux connaissances qui l'entourent. "Laurent Groult est un ancien voisin. Il cultive en bio et transforme une partie de son lait en yaourts et en crème qu’il distribue dans les magasins bio locaux. Il met un point d’orgue à fournir les cantines scolaires avec ses yaourts pour faire manger des produits de bonne qualité aux enfants. Par amitié, je lui ai demandé s’il pouvait me faire du beurre. Il en produit donc uniquement pour le restaurant et c’est un vrai beurre normand au lait cru.", développe le propriétaire du Pily (2 toques).

Où ? 7 Route de Barnavast, 50330 Gonneville-Le Theil
www.lafermedesdoucesprairies.fr

La céramique de Delphine Mouchel, à Cherbourg

"C’est la seule céramiste de Cherbourg, elle ne pouvait pas ne pas être au Pily", confie Pierre Marion avec humour. "Elle a osé tout laisser tomber pour faire de la céramique et je crois qu’elle a eu raison. Depuis chez elle, elle fait des choses vraiment magnifiques, que l’on utilise pour la vaisselle du restaurant. Il est possible de la retrouver sur bon nombre de marchés locaux et Noël.", explique le chef.

Retrouvez certaines de ces créations chez Mona Concept Store : 5-2 rue de Verrue, 50550 Saint-Vaast-la-Hougue
Pour savoir sur quel marché la trouver : www.instagram.com/delphine_mouchel_ceramique

Les champignons shiitakés de Julien Corbière, à Magneville

Dans son restaurant Le Pily, le chef normand adore utiliser des produits du monde, surtout quand ils peuvent être produits près de chez lui. C’est exactement le cas de Julien Corbière, petit producteur de champignons. "Ils sont extrêmement peu en France à produire des champignons shiitakés en plein air en utilisant la méthode traditionnelle japonaise. Ça rend le produit unique. Le goût boisé est bien plus puissant que pour ceux réalisés dans des caves.", développe Pierre Marion.