Dans son dernier menu, ce chef 2 toques fait un clin d'œil au film Matrix

Dîner au restaurant SON’ (2 toques), à Bordeaux, est une véritable expérience. Sylvain Renzetti le prouve à nouveau en imaginant “Le SON’ de Morpheus”. En fin de repas, les convives sont invités à se glisser dans la peau de Neo, célèbre personnage du film Matrix, en choisissant entre une mystérieuse pilule bleue ou une pilule rouge...

Le SON’ de Morpheus

“L’idée m’est venue un jour où mon apprenti a ramené un sachet de Haribo Carensac au restaurant. Ce sont des bonbons en forme de pilules et deux étaient tombés au sol : un rouge et un bleu. Ça m’a tout de suite fait penser à la scène mythique de Matrix, où Neo doit choisir entre une pilule rouge, qui dévoile la dure vérité sur le monde, ou une pilule bleue, qui laisse le héros dans une réalité fausse, mais plus douce”, nous explique Sylvain Renzetti.

Fan de cinéma, et de Matrix en particulier, le chef a eu l’idée d’un clin d'œil à cette séquence, pour clôturer son menu. “On apporte d’abord une tablette tactile aux clients, qui doivent choisir entre les deux gélules”, raconte le chef. Chacune est élaborée à partir de plantes herbacées différentes, à faire fondre sur la langue pour préparer le palais. “À ce moment-là, la voix de Morpheus, l’un des personnages principaux du film, est transmise par une enceinte cachée sous la table. C’est une voix très autoritaire, qui explique comment croquer la pilule pour avoir le bon effet. C’est à la limite du kitsch, mais c’est vraiment super”, s’amuse Sylvain Renzetti.

Les convives sont ensuite invités à partager deux desserts et à échanger leurs émotions à la dégustation. Le premier, en forme de galet rouge, est composé de mousse goyave et fraise, d’un cœur coulant à l’hibiscus et d’un sorbet Fragosta blanc, tandis que le second, de couleur bleu, est fait d’une mousse d’avocat et rhubarbe, d’un cœur coulant à la spiruline et d’un sorbet brède, spiruline et nori. “Selon la pilule choisie, les deux personnes n’auront pas la même sensation en bouche sur chaque dessert.
Généralement, les clients aiment beaucoup le dessert associé à la couleur de la gélule qu’ils ont ingérée, et l’autre moins, car les plantes et les baies contenues dans la pilule ont modifié leur perception du goût”, détaille le chef du restaurant SON’.

Sylvain Renzetti n’en est pas à son coup d’essai. Le cuisinier a déjà déposé un brevet pour une sauce “incandescente”, cachée sous forme de bougie. “Au moment de servir la viande, les convives constatent qu’un élément manque à l’assiette : la sauce. On leur explique alors qu’il s’agit de la bougie qui brûle sur la table depuis le début de leur repas. À ce moment-là, on vient en salle pour émulsionner la sauce et l’ajouter au plat. Ça fait toujours son petit effet !” Pour le reste des surprises, il faudra vous rendre directement chez SON’, à Bordeaux.