Baux (blancs) de Provence

Très réputés pour ses vins rouges, onctueux et de longue garde, les Baux-de-Provence produisent également du rosé et un vin blanc très aromatique, assez puissant, mais qui garde une fraîcheur et une amertume en finale. Ils sont issus de grenache blanc, vermentino (qu’on appelle aussi rolle), clairette, roussanne, marsanne, bourboulenc et ugni. Les règles d’assemblage des cépages sont assez strictes et trop compliquées pour être expliquées ici. Dans le cahier des charges, ce n’est pas une plaisanterie de circonstance, les blancs de Baux doivent être élevés au minimum jusqu’au 1er avril de l’année suivante. Ces contraintes en matière de cépages et de délais de vente incitent de nombreux domaines à commercialiser leurs vins blancs en « IGP Alpilles » et contribuent à la rareté des blancs de l’appellation. 

À table 

Avec des notes de fruits bien mûrs, d’abricot, de pêche, mais aussi de badiane, de miel, voire de fruits secs, les blancs des Baux offrent une vraie générosité méditerranéenne. En bouche, c’est l’archétype des grands blancs du Sud, à la fois riches et ronds mais dotés d’une remarquable fraîcheur en finale. On peut les accorder très largement, tant avec des poissons ou des fruits de mer qu’avec des fromages de chèvre ou de brebis. On pourra aussi les tester avec des volailles si on les cuisine avec du thym et du romarin ou plus simplement sur un tian de légumes. Nous avons eu l’occasion d’en goûter certains avec un carpaccio de saint-jacques, radis et mimosa : l’accord est à essayer absolument chez soi. 

• Château Romanin (1)

AOP Les Baux-de-Provence 

Blanc  

2020 

Très bel assemblage de rolle, roussanne, clairette et grenache blanc. Un vin qui a de la personnalité. Dès le nez, d’abord discret, puis plus extraverti, il offre des notes de fleurs blanches, d’herbe coupée et de miel blanc. En bouche, le vin se montre à la fois généreux et séveux, préservant un côté juteux de la mandarine du plus bel effet. C’est long, rond et très bon. 

On l’ouvrira dès l’apéritif, mais aussi sur de jolis poissons méditerranéens. On rêve d’un loup braisé aux zestes d’agrumes. 

• Domaine des Terres Blanches (2)

AOP Les Baux-de-Provence 

Blanc 

2020 

Un blanc bien jeune et qui, déjà, présente une aromatique puissante et parfaitement ouverte sur des notes de fruits jaunes bien mûrs, d’abricot, de peau d’agrume et de fleurs blanches. En bouche, le vin se montre frais, fringuant, mais pas du tout tendu, au contraire, il offre gras et volupté. Bon dès maintenant, mais il pourra vieillir admirablement sur trois ans. Belle présence d’amers minéraux en finale qui équilibre l’ensemble. On rêve d’un poisson de caractère comme le rouget. Nous sommes séduits par l’équilibre jeune de ce vin qui, avec seulement quelques pourcents de barrique en élevage, propose à la fois volume et fraîcheur. 

• Domaine de la Vallongue (3)

Cuvée « Garrigues » 

AOP Les Baux-de-Provence 

Blanc 

2020 

Un blanc à l’aromatique nette dominée par les fruits blancs (pêche et brugnon), et complété de notes plus exotiques comme l’ananas blanc et une touche fumée. La bouche est à l’avenant avec des saveurs bien prononcées, une bonne présence en milieu de bouche et une longueur marquée, malgré une touche un rien chaude en finale. 

• Domaine de Métifiot (4)

Cuvée « Gastronomie » 

AOP Les Baux-de-Provence 

Blanc 

2020 

Superbe. Dès le nez, on plonge dans la complexité avec des arômes de yaourt aux abricots et d’herbe fraîchement coupée. La bouche est d’une rare rondeur, avec une remarquable ampleur et une suavité parfaitement assumée jusque dans une finale aux beaux amers. Très réussi. Ce jeune domaine est une vraie découverte. 

Concernant les IGP Alpilles, Gault&Millau vous conseille de goûter le blanc 2018 du Domaine d’Estoublon, la cuvée « Tradition » 2021 du Mas Sainte Berthe, la cuvée « L’Invitation par Jean-André Charial » 2020 de Baumanière, la cuvée « Coin Caché » 2019 du Mas de la Dame, et le Mas de Gourgonnier 2021.