Une journée dans le Marmandais
Nouvelle-Aquitaine/2024
Le destin de Marmande est à la fois étrange et banal. Comment cette petite ville, sous-préfecture du Lot-et-Garonne, qui concentre autant d’atouts, n’est-elle pas plus connue et fréquentée des touristes ?
© allcanada
Marmande est plus qu’une pépite, c’est un filon. Architecturalement, la ville concentre de nombreux édifices religieux, dont Notre-Dame de Marmande et son cloître classé datant de 1540, un bel hôtel de ville, des ruelles aux maisons anciennes, de jolis bords de Garonne et de la rivière le Trec, qui longe le quartier ancien avant de rejoindre le fleuve… Pourtant, l’essentiel se déguste.
Vous trouverez, le long de la Garonne et du Trec, le boulevard Richard-Cœur-de-Lion. Normal, puisque c’est le fils d’Aliénor d’Aquitaine, futur roi d’Angleterre, qui accorde, en tant que duc d’Aquitaine, une charte, avec tous ses privilèges, à la ville de Marmande en 1182. En revanche, il faut bien fureter pour découvrir, au croisement avec l’avenue du Docteur-Fleming, une rue Peyrot-Bory, rare exemple de toponyme accordé à un personnage fictif – c’est un peu comme si vous trouviez une rue Robin-des-Bois ou une rue Jean-Valjean.
Qui est Peyrot Bory ? Selon la légende, un jeune Marmandais, amoureux d’une trop belle pour lui, Ferline. Elle est trop belle, lui, trop pauvre ; pour tout oublier, il se fait mousse sur un vaisseau voguant vers le Nouveau Monde, et visite les Antilles et l’Amérique du Sud pendant quelques années. Il revient les poches pleines de petites graines qu’il a trouvées outre-Atlantique. Il les fait pousser, elles deviennent de beaux fruits rouges qu’il dépose sous les fenêtres de la belle. La saveur délicate de cette merveille acidulée la fait craquer. Elle l’épouse et ils baptisent tous deux ce nouveau fruit «pomme d’amour».
La véritable histoire de la tomate de Marmande, et de sa notoriété, commence en fait un peu plus tard, après le phylloxéra qui ravage les vignes autour de 1860. On arrache les plants de vigne pour installer massivement des champs de tomates. La région devient pionnière et la «marmande» – variété unique, tendre et juteuse, qui ressemble un peu à la cœur de bœuf, en moins côtelée et plus ronde – est née. Elle fait depuis la fierté de la ville. La marque «tomate de Marmande», qui englobe d’autres variétés produites dans la région, brigue l’IGP à moyen terme, ayant déjà obtenu le précieux Label rouge.
Autre richesse, car toutes les vignes n’ont pas disparu, le vin côtes-du-marmandais : 90 vignerons, 27 communes, 50 000 hl annuels, AOC depuis 1990. Les cépages du Bordelais et du sud pour les rouges (malbec, cabernet, merlot, syrah et le rustique abouriou), sauvignon et sémillon pour les blancs. Aujourd’hui, vous trouverez un côtes-du-marmandais sur de nombreuses grandes tables de France grâce à quelques vignerons phares, dont Elian Da Ros, installé depuis 1997, mais aussi la dynamique Cave du Marmandais (désormais Les Marmandais) à Cocumont, qui regroupe 80 vignerons sur un millier d’hectares.
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