Le Molitor Hotel & Spa Paris MGallery à l’heure du Web3
Haut lieu du street art dans les années 1990/2000, Molitor Hotel & Spa Paris MGallery Collection perdure cette tradition jusque dans le Web3. Du lobby aux salles de réunion en passant par les couloirs et les cabines de change, le street art est partout dans l’établissement mais encadré cette fois-ci, au sens figuré. Il y est même valorisé comme dans un musée.
Inaugurée en 1929, la piscine Molitor aura été, pendant soixante ans, un lieu de rassemblement populaire dans une ambiance avant-gardiste. À sa fermeture en 1989, le bâtiment est classé aux monuments historiques, mais sans repreneur, l’édifice Art déco, inspiré des paquebots, est laissé à l’abandon. Les street artistes s’en emparent et en font le temple de l’underground parisien. En 2001, ils marquent l’histoire à coup de rythmes techno en organisant une gigantesque free party iconique : le point de départ des teknivals de grande ampleur. Depuis 2017, dans une démarche curatoriale innovante et en hommage à l’histoire des lieux, Molitor Hotel & Spa Paris MGallery fait entrer l’art urbain dans ses murs, et avec ses plus grands représentants : Futura, Does, Nasty, Marko93, Vhils…
Ancré dans son époque et ses tendances, l’établissement compte désormais faire entrer une partie de sa collection dans le monde virtuel, petite explication par Gregory Millon, le Directeur Général.
Depuis 2017, 78 cabines du bassin intérieur ont été délibérément taguées par des street artistes de renom, quel était l’objectif ?
Gregory Millon : « Pour l’ouverture en 2014, nous nous sommes longuement interrogés sur le devenir des cabines et du bassin intérieur, alors tagués de toute part. Mes prédécesseurs ont eu la bonne idée de transformer ces cabines de change en cabines artistiques, et d’y laisser s’y exprimer les street artistes qui avaient investi les lieux abandonnés avant le rachat, durant les années 1990/2000, et d’autres aussi. Mais l’art urbain étant par définition éphémère, ces œuvres se doivent de l’être également. Nous nous apprêtons à amorcer le premier virage et à effacer les œuvres de 2017 pour laisser la place à de nouveaux artistes. La deuxième phase devrait voir le jour courant septembre 2024. L’art urbain étant présent sur les cinq continents, nous allons élargir notre champ de vision, jusqu'alors principalement restreint à la scène artistique française ».
En 2023, vous allez plus loin, vous faites entrer trois œuvres dans le Web3, tout en rendant hommage à votre passé arty et cette fameuse free party de 2001.
Gregory Millon : « Quand j’ai pris la direction du Molitor Hotel & Spa Paris MGallery Collection en 2019, j’ai été totalement emballé par ce concept de street art dans les cabines, mais quel dommage de voir toutes ces œuvres disparaître ! Avec Sylvain Morgaine, VP Innovation Lab Accor, nous avons réfléchi sur un moyen de leur donner une seconde vie. Nous avons alors eu l’idée de créer des NFT artistiques et ainsi de faire exister trois œuvres de manière virtuelle. Sont concernées celles de Nasty, Marko 93 et Does. Chaque œuvre sera divisée en 130 NFT, soit 390 NFT au total. L’acquisition d’une NFT donne lieu à des avantages. Les collectionneurs Bronze auront accès à la soirée festive The Legacy Party du 25 novembre, les Argent seront en plus conviés à un dîner au fond du bassin et les trois Or auront droit aussi à une rencontre avec un des artistes, dans son atelier ».
©Benoit Gaboriaud, SébastienGiraud
Avez-vous quelques anecdotes sur la réalisation d'œuvres, notamment celle de Nasty, célèbre pour ses lettrages métalliques en émail ornant quelques stations de métro parisiennes ?
Gregory Millon : « Nasty a réalisé sa cabine en direct sur Instagram. Il proposait à ses followers de lui donner des noms pour recouvrir les murs de sa cabine avec. C’est une œuvre participative ».
Comment se passe la collaboration entre les artistes et vous ? Leur laissez-vous carte blanche ?
Gregory Millon : « Nous laissons aux artistes carte blanche, mais nous évitons les messages politiques trop virulents ou extrémistes ».
Avez-vous prévu une scénographie ou une thématique pour la prochaine exposition ?
Gregory Millon : « Pas vraiment. La scénographie sera organisée par zone géographique afin que si un visiteur veut voir un artiste originaire d’un pays en particulier, il puisse se repérer plus facilement ».
©Benoit Gaboriaud
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