Le Domaine de Primard, la nouvelle vie de château
Septième adresse de la collection Domaines de Fontenille, ce refuge – qui fut la propriété de Catherine Deneuve – séduit dès le premier regard… Un château aux allures de conte de fées posé au cœur de 30 hectares de jardins, mixant esprit de campagne chic et convivialité contemporaine.
La qualité d’un hôtel se mesure finalement à un critère très simple : le plaisir des hôtes à le découvrir, et leur envie d’y revenir. Preuve ultime de ce constat ? Le Domaine de Primard, posé sur les bords de l’Eure, à une heure à peine de la capitale. Inauguré en 2021, ce lieu, qui joue à guichets fermés, aimante plus que jamais les urbains séduits par sa magie. Un château de rêve niché dans un parc immense avec une roseraie, des serres, un potager et même une ferme avec ses animaux, paradis des enfants.
Dès l’entrée dans le château, le ton est donné avec, au rez-de-chaussée, une enfilade de salons décorés de boiseries anciennes, de grandes cheminées et de canapés moelleux, le tout flanqué d’une autre pépite, un petit boudoir d’angle avec papier peint fleuri et banquette rose, idéal pour paresser en lisant son roman. Réparties entre le bâtiment principal et ses dépendances (la Maison du Lac, le Barn et la Maison du Verger), les 40 chambres et suites déclinent cette même atmosphère ; intime, raffinée, pleine d’esprit. Lambris d’époque, teintes pastel, mobilier ancien se déploient avec majesté, mixés à quelques touches plus modernes (tissus Pierre Frey…) et des salles de bains dotées de ce luxe ultime, douche et baignoire séparées. Toutes ouvrent sur le parc avec une vue sur la canopée et, pour les suites de la Maison du Lac (nos préférées), le privilège de petits salons indépendants qui se prolongent par de ravissants jardins de curés.
La nature, omniprésente, se retrouve également dans les cuisines, emmenées par le (très) talentueux Romain Meder, qui décline ici une partition singulière mais totalement en phase avec l’esprit des lieux. Selon l’humeur, on optera pour la table Les Chemins, qui offre une expérience gastronomique audacieuse avec ses menus en 5 ou 7 «Chemins», privilégiant la naturalité (et les produits du potager cultivés en permaculture), mais aussi une pêche française raisonnée ; le restaurant Octave, qui se déploie le long du verger, propose une cuisine plus simple mais délicieuse ; tout comme la salle de La Table d’Hôtes avec cheminée d’époque, fourneau La Cornue, et grande table ultra-chaleureuse.
Ce goût pour l’excellence infuse aussi l’espace bien-être niché dans l’ancien hangar à bois au cœur du parc. 400 m2 entièrement dédiés à la forme avec une salle de fitness, un sauna, un hammam, deux bains japonais, des massages d’exception et des soins griffés de la marque autrichienne Susanne Kaufmann. Ainsi ressourcé, il ne vous reste plus qu’à découvrir l’un des grands atouts des lieux, le parc exceptionnel, imaginé par Jacques Wirtz comme une ode à la nature, que l’on goûte ici dans toute sa simplicité et sa majesté.
Un jardin signé Jacques Wirtz
Imaginé par Jacques Wirtz – l’un des grands paysagistes du XXe siècle à qui l’on doit les jardins du Carrousel à Paris –, ce parc en décline tout le style : structures très ordonnées de haies et topiaires de buis aux formes ondulantes qui viennent souligner la noblesse des immenses arbres centenaires. Au fil des années, le lieu s’est enrichi de quelque 250 variétés de fleurs dans la roseraie imaginée par Catherine Deneuve ; un immense potager cultivé en permaculture par le fidèle jardinier Gérard Germaine ; des petits pontons en teck aménagés le long de la rivière pour le farniente ; un étang où s’ébrouent les canards et des prairies où paissent les chevaux. Un lieu rare, où se cache également une magnifique piscine chauffée à 25°C, privilège précieux au cœur de la Normandie.
Entretien avec Alexandre Lafourcade, spécialiste en restauration
Vous avez été chargé de la restauration de ce château XVIIIe. Comment avez-vous procédé ?
Alexandre Lafourcade : Le château a fait l’objet d’un immense travail de transformation pour être aménagé en hôtel, mais avec une même volonté de préserver son esprit. Réutiliser ce qui peut l’être, se le réapproprier, l’embellir, l’actualiser. J’ai conservé l’escalier existant, mais en le prolongeant jusqu’au dernier niveau. J’ai gardé intactes les façades, mais redistribué les espaces intérieurs pour correspondre aux nouvelles fonctions du château. Le défi a été de respecter les normes d’accessibilité liées à l’hôtellerie en rendant ces contraintes invisibles pour le visiteur. La note contemporaine est liée au choix du mobilier, des matériaux (carreaux de ciment Studio Beauregard), des couleurs (vert d’eau, rose pâle…) et des œuvres d’art contemporain qui cohabitent avec des peintures néoclassiques.
Comment avez-vous pensé les autres espaces, l’ancienne longère, l’ajout d’une salle de banquet ?
A. L. : Ma première démarche a été de penser les circulations entre les différents bâtiments pour qu’elles soient évidentes, harmonieuses et agréables à vivre. J’ai recréé l’ancienne longère dans les règles de l’architecture rurale environnante, tout en la transformant avec quelques chambres au premier étage. L’ancien hangar en bois a été repensé pour abriter le spa.
Le domaine fait partie de la collection Domaines de Fontenille, dont vous avez déjà restauré la première adresse, à Lauris. Quelle est la filiation entre ces différents lieux ?
A. L. : Le Domaine de Fontenille est une bastide typique du Luberon ; le Domaine de Primard, un pur château normand. Ils ont en commun d’être les témoins d’un moment, d’une histoire, entourés de jardins anciens dont j’ai tiré parti. À l’origine, ces deux propriétés étaient strictement privées. Frédéric Biousse et Guillaume Foucher (propriétaires de la collection) ont choisi de les transformer en lieux de vie, rapidement devenus incontournables. Leur renaissance tient à une volonté qui est aussi la mienne, celle de les sortir de l’ombre en les partageant avec un public en quête d’authenticité et de raffinement.
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