L'Hôtel Mont-Blanc, la (nouvelle) Belle Epoque à Chamonix
Lydia Bacrie | 12/02/2024 17:14
Inauguré dans les années 1900, ce prestigieux refuge a été restauré il y a tout juste dix ans par la décoratrice Sybille de Margerie, qui lui a offert une nouvelle jeunesse. Sans jamais trahir l’esprit Belle Époque de cette adresse d’exception.
Les aristocrates venus de toute l’Europe ne juraient que par lui… Posé face au mont Blanc, ce palace a été, durant des décennies, LE refuge incontournable de Chamonix. 120 ans et une restauration plus tard, l’Hôtel Mont-Blanc (membre de H8 Collection) joue plus que jamais dans la cour des grands, rivalisant sans peine avec cette nouvelle génération de 5 étoiles au luxe souvent standardisé qui fleurissent dans les stations les plus chics. Cette longévité tient tout d’abord à sa géographie – une vue d’une beauté à couper le souffle sur les forêts enneigées, l’aiguille du Midi et la haute silhouette du mont Blanc. Elle doit ensuite beaucoup à sa restauration, menée en 2013 par la décoratrice Sybille de Margerie, qui a su rajeunir et métamorphoser les lieux sans rien effacer du passé.
Sols en damier noir et blanc, stucs et moulures, escalier flanqué d’une spectaculaire rampe en fer forgé voisinent désormais avec de beaux luminaires contemporains, des canapés et des tables basses aux lignes pures, dans le lobby ou le grand salon réchauffé de sa cheminée historique de marbre blanc. Cette fluidité entre histoire et modernité se décline dans les 23 chambres et les 18 suites (dont un spectaculaire penthouse) aux superficies généreuses, décorées avec ce charme alpin intemporel – couleurs douces, matières nobles et grandes photographies de montagne noir et blanc, enrichies du meilleur du high-tech. Et toujours, le même panorama à 180° sur les hautes cimes.
Envie d'un massage après le ski ?
Une modernité bien tempérée qui se retrouve au Matafan, la salle du restaurant pensée comme un cocon chic où Sybille de Margerie a mixé les codes traditionnels de la montagne – rondins de bois et grande cheminée – avec des fauteuils de velours grenat et des suspensions noir et rouge qui donnent à l’ensemble une belle énergie. Un espace idéal pour savourer la cuisine de marché du chef Mickey Bourdillat, qui joue à saute-frontière entre France et Italie pour magnifier plats et produits d’exception, comme ces gnocchis des Dolomites, ces potimarrons en ravioles géantes ou les (sublimes) fromages de la ferme de Vallorcine.
Cette fusion naturelle avec le patrimoine local a également présidé à la conception du spa, où les bois régionaux se mêlent aux mosaïques dorées qui habillent le hammam et voisinent avec le sauna et les cabines de soin griffées Clarins (une mention toute particulière pour le massage « Haute Montagne, spécial ski », idéal après une journée sur les pistes). Et le meilleur reste à venir avec la découverte de la grande piscine extérieure chauffée à 29 °C tout l’hiver, offrant aux hôtes l’expérience rare d’une séance de nage au crépuscule, face aux montagnes couvertes d’une neige immaculée qui scintille sous les étoiles. Un formidable spectacle qui participe largement au charme de ce lieu qui conjugue raffinement, sens du service et accueil chaleureux... Le tout à prix très doux, au regard de l’excellence des prestations offertes.
Trois questions à Hervé Hochet, directeur
L’hôtel a été longtemps l’institution de Chamonix. Quel public accueillait-il ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Hervé Hochet : Nos premiers clients ont été les Anglais, qui venaient en été. Ce n’est qu’en 1924, date des premiers JO d’hiver, que la station s’est fait connaître pour le ski. Et l’engouement ne s’est jamais démenti ! Nous accueillons aujourd’hui Américains, Anglais, Scandinaves, Brésiliens et bien sûr les Français ! Dans le salon, on parle toutes les langues et nos hôtes aiment cet esprit cosmopolite. Des nationalités réunies autour d’une même passion pour la montagne. Car notre hôtel est aussi le rendez-vous traditionnel des guides et des moniteurs de la station, ce qui en fait un vrai lieu d’échanges.
Un lieu de rencontres autour d’une même passion…
H. H. : Absolument ! Nos hôtes partagent un même désir. Découvrir ou retrouver Chamonix, qui reste LA référence absolue de la montagne et de l’alpinisme, avec le plus haut sommet des Alpes. Et notre hôtel leur offre un privilège unique – une vue face au mont Blanc, qu’on a l’impression de toucher ! Cette station possède une architecture particulière avec ce mix d’esprit Belle Époque et gros chalets savoyards en bois. Il y flotte aussi l’esprit des grandes ascensions, l’héroïsme des guides. L’hôtel est un morceau de cette histoire, mais il ne s’est pas laissé enfermer dans le passé. C’est un lieu vivant, contemporain ; un lieu où l’on se sent bien. Voilà pourquoi nos hôtes sont des fidèles, certains depuis plusieurs générations. Ils venaient ici avec leurs parents ou leurs grands-parents, ils reviennent avec leurs enfants.
Dix ans après la restauration de Sibylle de Margerie, quels sont vos projets ?
H. H. : On fait évoluer l’hôtel chaque année, par petites touches – rafraîchissement de chambres, agrandissement du local à skis… Nous travaillons surtout à personnaliser nos services : préparer le séjour de nos clients, les conseiller pour le meilleur type de ski, réserver les guides. Ce sur-mesure est notre façon de penser l’hospitalité, celle d’une maison familiale où l’on connaît les hôtes, leurs habitudes, leurs désirs. Certains sont devenus des amis !
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