Dame des Arts, l’hôtel de la Nouvelle Vague
À deux pas du carrefour de l’Odéon à Paris, l’établissement a été pensé tel un hommage à l’esprit libre et joyeux du Saint-Germain-des-Prés des années 1960. Avec son rooftop plein ciel et sa décoration très inspirée, l’hôtel Dame des Arts s’affirme surtout comme l’une des adresses les plus bluffantes de l’année.
Ce refuge rive gauche tout juste inauguré affole déjà les Parisiens autant que les visiteurs étrangers. Le succès vaut bien sûr par la géographie du lieu, la très chic et très calme rue Danton, à deux pas de l’Odéon et des quais de Seine. Mais il tient surtout au talent du designer israélien Raphael Navot (élu designer de l’année en janvier dernier au salon Maison & Objet), qui dévoile ici un écrin singulier, véritable ode au Saint-Germain-des-Prés des années 1960. Sa culture, son esthétique, ses personnalités.
Dès l’arrivée, le ton est donné avec deux portes d’entrée dont les lignes reprennent la parfaite géométrie des fenêtres (classées) du bâtiment, une ancienne école de théâtre construite dans les années 1950. Murs couverts de chêne travaillé en demi-cylindres cannelés, sol en bois noir carbonisé à la flamme, clichés et œuvres d’art empruntés à la Nouvelle Vague… Le charme opère dès le lobby, qui se prolonge par la salle à manger ouverte sur un ravissant jardin ombragé accueillant jusqu’à 45 hôtes, du petit déjeuner au dîner. Nous sommes ici dans le fief du chef mexicain Othoniel Alvarez Castaneda, qui y concocte une cuisine d’auteur exigeante, misant sur la fusion des inspirations (locales, mexicaines et asiatiques), comme ces huîtres de Bretagne sublimées par des condiments japonais ou des ribs de porc rafraîchis d’une délicate sucrine d’Île-de-France.
Après ces délices, les hôtes se retrouvent face à un vrai dilemme. Certains choisissent de rejoindre d’emblée leur chambre, refuge cosy dont l’esthétique magnifie tous les codes du lieu (chaleureuse omniprésence du bois, palette de beige et de crème, luxueuses salles de bains et balcon privé pour certaines). D’autres préfèrent jouer les oiseaux de nuit et filer jusqu’au 9e étage pour découvrir la pépite du Dame des Arts. Une terrasse – sans conteste l’un des rooftops les plus magnifiques de Paris – qui dévoile une vue d’une beauté à couper le souffle sur les toits de la capitale avec, à portée de main, les tours de Notre-Dame, le clocher de Saint-Germain, le dôme des Invalides et, en toile de fond, le Sacré-Cœur et la tour Eiffel qui scintille dans la nuit. Un refuge à 360° où l’on vient savourer un cocktail, au milieu des habitants du quartier qui en ont déjà fait l’un de leurs hotspots et se régalent de vin nature et de tapas au son d’une playlist signée DJ Jef.
Et pour réconcilier tout le monde, rendez-vous au somptueux studio de fitness avec son architecture tout en courbes, son sauna en bois noir et ses cabines de soins complétant l’offre de ce lieu rare, devenu l’une des adresses incontournables rive gauche.
3 questions à… Raphael Navot, designer
©EdouardJacquinet
Vous vous êtes inspiré de l’esprit de la Nouvelle Vague pour penser ce lieu. Pourquoi, et comment l’avez-vous transposé en termes de décoration ?
L’esprit de la Nouvelle Vague me séduit depuis toujours, pour son élégance intemporelle et sa coloration artistique. Bien sûr, je n’ai pas exploité cette référence de façon littérale, mais je me suis inspiré de ses valeurs – de cette culture qui célébrait la liberté, la spontanéité et l’ouverture sur le monde. En termes d’architecture, cela m’a donné l’envie de créer une fluidité naturelle entre les différents espaces – le lobby et le bar, le patio et le restaurant. L’ensemble est enrichi d’un mobilier conçu sur mesure, qui se veut chaleureux, confortable pour que l’on se sente d’emblée à l’aise. Les chambres sont décorées avec des matériaux nobles et des œuvres d’art qui témoignent de l’esprit du quartier. La Nouvelle Vague mettait en scène des personnages de la vraie vie, explorant leurs émotions et leur rapport au monde avec une absolue sincérité. J’espère que les hôtes ressentiront cette authenticité.
Vous avez conservé des éléments du bâtiment années 1950, notamment les motifs géométriques classés des fenêtres. Comment avez-vous composé avec cette contrainte ?
Travailler avec l’existant est toujours le grand défi d’une réhabilitation. J’ai gardé la géométrie des fenêtres et j’ai même joué avec sa forme en la dupliquant. Le verre moulé et la ferronnerie des fenêtres sur la façade en sont directement inspirés, tout comme la répétition des demi-cylindres de bois ou la marquise à l’entrée de l’hôtel.
Vous avez conçu l’ensemble du mobilier, à l’exception de deux chaises que vous aviez déjà dessinées pour la maison Roche Bobois. Cet exercice vous semble-t-il essentiel ?
La réalisation de meubles spécifiques et sur mesure constitue, selon moi, un atout inestimable pour l’esthétique, la fonctionnalité et la singularité d’un lieu. J’ai néanmoins recours parfois à des pièces déjà éditées, lorsqu’elles correspondent à l’esprit que je développe. C’est le cas de ces sièges de la collection « Nativ » de Roche Bobois, très versatiles avec leur vaste déclinaison de textiles.
Le meilleur de la Nouvelle Vague sur grand écran…
©LudovicBalay
Inspiré par la Nouvelle Vague, l’hôtel Dame des Arts abrite une autre pépite… Un espace cinéma avec un écran high-tech et des banquettes ultra-confortables signées, elles aussi, Raphaël Navot. L’écrin idéal pour profiter de projections privées qui font la part belle aux œuvres de François Truffaut ou de Jean-Luc Godard – de Baisers volés à L’Amour en fuite en passant par À bout de souffle et la mythique scène où Patricia – jeune Américaine incarnée par la sublime Jean Seberg – arpente les Champs-Élysées en vendant le Herald Tribune à la criée.
- Chambre double à partir de 330 €.
- 4, rue Danton, 75006 Paris.
- Tél : 01 81 69 00 60.
- www.damedesarts.com
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