Grandeur, intimité et bien-être : l’expérience Royal Champagne

À dix kilomètres d’Épernay, perché à 350 m d’altitude, le Royal Champagne s’ouvre de toute son amplitude sur les vignes et les collines de la Vallée de la Marne et offre à ses hôtes, un moment incroyablement relaxant et scintillant.

Caroline Mignot Publié aujourd'hui à 08:22

Cette position stratégique, entre Épernay et Reims, était déjà privilégiée par le régiment « Royal-Champagne » des armées royales sous l’Ancien Régime. Partis de Paris, les hommes et leurs montures y faisaient halte avant l’ascension de la Montagne de Reims pour rejoindre leur destination finale, la cathédrale de Reims. Orienté plein sud et avec vue imprenable sur le vignoble, la rivière de la Marne, les villages de Champillon et Hautvillers, le Royal Champagne fait de ses voyageurs les témoins privilégiés d’un panorama grandiose à 180 degrés.

Après quatre ans de travaux, l’hôtel du groupe Champagne Hospitality – qui sera rejoint début 2026 par le Château La Commaraine en Bourgogne – est sorti de terre dans des lignes graphiques et modernes, tout en largeur (10 000 m² de superficie) et en horizontalité. Travaillée en pierre claire des carrières de la région et en verre, l’architecture a été pensée pour permettre à chacune des 47 suites (à partir de 44 m²) qui se succèdent sur deux niveaux, de bénéficier de cette vue. Unique, imprenable avec ce sentiment d’intimité procurant la sensation d’être seul en tête-à-tête avec le paysage. L’architecte d’intérieur Sybille de Margerie fait souffler des teintes douces (champagne, crème) sur les espaces et privilégie les matériaux naturels (pierre, bois de chêne clair).

L’hospitalité s’adapte à toutes les saisons de l’année avec une réflexion menée autour du bien-être. Ainsi, le spa de 1 500 m² (accessible à tous) dispose d’une piscine extérieure à débordement, au-dessus des vignes, et d’une piscine intérieure baignée de lumière naturelle. Les neuf magnifiques cabines (dont deux dédiées aux couples) proposent des soins en partenariat avec myBlend et Clarins Precious, ainsi qu’avec la marque Flora pour les soins capillaires. La présence d’experts, comme le maître shiatsu Koji Okada et la praticienne de kobido (technique japonaise de massage du visage) Jo de Carvalho, ajoute à la diversité d’approches, musculaire, cosmétique, énergisante ou douce, et à « l’exclusivité » des protocoles.

Grandeur et intimité

La salle du restaurant gastronomique, Le Royal, située dans la partie historique des lieux, plonge dans un esprit intimiste et habité… Sous le plafond patiné d’or et constellé de trente-six bulles de verre ambré, les convives dînent en présence de portraits de figures féminines. Qui sont-elles ? Les six femmes de la vie de Napoléon Bonaparte. L’empereur serait en effet passé plusieurs fois par le relais et la salle le souligne avec un extrait de lettre à sa première épouse Joséphine de Beauharnais retranscrite sur l’assiette de présentation du début de repas.

Arrivé il y a deux ans après un parcours parisien (Ritz, The Peninsula), puis international pour Alain Ducasse et lyonnais dans le groupe Bocuse, le chef Christophe Raoux (Meilleur ouvrier de France 2015) titille les produits de nos côtes et de nos terres avec raffinement et de façon voyageuse, fruitée ou acidulée : « araignée, rhubarbe, mélisse et confit d’algues », « cœur de ris de veau cuit en feuille de cassis, haricot vert et beurre, cassis acidulé »… Présente depuis 2022, la cheffe pâtissière Claire Santos Lopes opère de même, puisant parfois dans le répertoire légumier et désucrant dès qu’elle le peut. Comme ce chocolat « Intuition » à 80 % de cacao, créé pour elle par Valrhona avec des origines Côte d’Ivoire et île de Grenade, qu’elle présente en soufflé, cacahuète caramélisée et sorbet cacao.

Les accords du chef sommelier Philippe Marques sont naturellement axés sur les champagnes, avec près de 1 000 références à la carte… Les découvertes peuvent se prolonger au salon Fines Bulles ou lors de ses expériences « Mystères ». Le sommelier a particulièrement à cœur de faire sauter les idées reçues sur le champagne, de faire découvrir des cuvées exclusives et de partager des savoirs insoupçonnés. Il y a plus d’un siècle, le relais de poste d’alors avait son café « Bellevue » (une façade conservée de l’ancien bâtiment est visible depuis la rue). Bellevue, c’est le nom donné à la brasserie de l’établissement, installée au troisième et dernier niveau, longeant l’immense toit-terrasse (1 500 m²) qui donne l’impression de voler au-dessus de la Vallée. À voir absolument au soleil couchant.

À l’intérieur, les mille pampilles en cristal suspendues au plafond commencent à scintiller, comme les bulles de champagne qui auraient éclos des verres. À la carte, des propositions classiques et saisonnières, salade César, tataki de thon rouge et mayonnaise au wasabi, bar de ligne découpé devant les convives, avant un vacherin végétal aux fruits rouges. Et peut-être quelques fines bulles encore avant de clore.