Alessandra MONTAGNE
Cheffe : 1 restaurant« Ce qu’on n’a pas ne nous manque pas. » C’est de cette manière qu’Alessandra Montagne évoque son enfance joyeuse, passée dans une ferme brésilienne, jusqu’à sa venue en France, en 1999. En 2001, alors qu’elle sait qu’elle restera dans l’Hexagone, elle commence à s’intéresser de près à la culture culinaire du pays. « Quand je suis arrivée, j’ai trouvé le terroir incroyable », s’exclame-t-elle. Une curiosité qui, naturellement, la poussera à cuisiner, jusqu’à devenir très exigeante envers elle-même : « Je faisais bien les choses, mais je voulais les faire parfaitement, comme les chefs. »
En 2009, dans le but de perfectionner encore sa technique, elle s’inscrit en CAP cuisine au CFA Médéric, à Paris. Elle fait une année en cuisine, d’où elle sort major, puis une année en pâtisserie. Son maître d’apprentissage n’est autre que William Ledeuil, et sa première expérience a lieu chez Adeline Grattard. Côté pâtisserie, elle est formée par Benoît Castel, finalisant une forme de révélation. « J’avais enfin rencontré des gens qui partageaient avec ferveur la même passion que moi. »
Fin 2011, avec le père de sa fille, elle ouvre Tempero dans une rue discrète du 13e arrondissement de Paris. Sans publicité, le restaurant ne désemplit pas et, en 2014, le Bistrot Tempero est inauguré. À la même période, Alessandra Montagne fait la couverture du magazine du Gault&Millau. « C’était comme un rêve. Gault&Millau m’a donné une telle confiance en moi, une telle reconnaissance… »
En 2017, l’expérience Bistrot Tempero prend fin. Deux ans plus tard, la cheffe vend également Tempero, pour voir plus grand. Nosso naît en 2020 – ou, plus exactement, en 2021, après une période de Covid-19 pleine d’instabilité. Portée par une « cuisine locale, dans laquelle on ne jette rien », Alessandra Montagne reçoit le trophée Jeune Talent Gault&Millau 2022, qui lui « donne envie d’aller plus loin » et l’ancre définitivement dans le paysage culinaire français.
T. L.