Les chroniques de l'Homme en Jaune

14/02/2017

Jacques a dit « On mange » ! Et même s’il ne l’avait pas dit, on ne saurait résister au bistrot de campagne urbaine tout à la fois auberge de village, stand de kermesse et farandole urbaine signé Noémie Honiat et Quentin Bourdy.

Jacques a dit, c’est la deuxième adresse de Noémie Honiat et Quentin Bourdy, les petits fiancés du Rouergue, qui ont peut-être trente centimètres d’écart en taille mais se rejoignent sur l’essentiel : l’amour, le partage, la générosité. En particulier dans cette cuisine de famille (celle de Quentin) totalement préservée et embellie par le jeune chef à l’hôtel de l’Univers , la maison-mère, et embellie par les pâtisseries de Noémie, ainsi que désormais dans cette petite maison ravissante qu’ils ont aménagée pierre à pierre.

Pour leur deuxième affaire, les jeunes mariés (ce fut l’étape d’après) ont bénéficié de la Dotation Gault&Millau qui aide les jeunes entrepreneurs. Et finalement, c’est Gault&Millau et le monde entier qui bénéficient d’une nouvelle et belle adresse au cœur de la petite cité. Au début d’une rue piétonne, une enseigne joyeuse annonce la campagne revitalisée, le terroir résolument souriant.

Dans ce cadre brut et si bien étudié, plein de chaleur communicative, c’est la jeune maman (eh oui, tout va si vite) qui tient la barre, la caisse, le bon bout.

Pierre brute, salle voûtée, tabourets de bois plein au comptoir et plateau bien épais pour poser les assiettes, on a déjà très envie de tomber dans la marmite. Dans la salle, tout le monde a la banane. Il suffit de lire l’ardoise pour comprendre pourquoi. 14 boules et tu te régales avec la cuisine de Noémie et une ambiance de feu. Les Parisiens ne comprennent pas, ils croient que c’est le prix du ticket de parking et ils cherchent sur l’ardoise le vrai prix du repas.

Comme j’hésitais et que je n’avais pas pris d’entrée, Noémie m’a fait goûter deux cocottes du jour. A Villefranche-de-Rouergue, on n’est pourtant pas au milieu de l’océan, mais franchement la brandade de cabillaud, c’était de la bonne : bien relevée, aillée juste comme il faut, une sauce crustacés impeccable, le plein de goût et de justesse.

Plus de bœuf, mais à la place un sauté de veau. Du parfum, du goût, une sauce bouillon totalement addictive, dans laquelle j’ai dû tremper une baguette entière, comme un glouton. Il a fallu m’enlever la gamelle avant que je finisse avec la tête dedans.

J’accompagne avec du vin qui coûte rien, au verre, mais qui fait beaucoup de bien : du régional bien trié par Quentin et Noémie, qui favorisent la production aveyronnaise avec cet IGP vin de pays de l’Aveyron fort bien fait. On ne saurait quitter la scène sans une réalisation de la patronne : la tarte aux pommes est fine et délicieuse, avec un caramel maison. Autant le dire c’est blindé tous les midis, du mardi au samedi, et privatisable le soir pour un repas de fête.

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