Mirazur

06500 MENTON

18/20
Table de Prestige

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15 PHOTOS

Chef Mauro Colagreco

Cuisine Cuisine d'auteur | Gastronomique

Truc en + Accès handicapés | Animaux acceptés | Jardin | Menu enfants | Parking privé

Prix Budget à titre indicatif par personne (hors boissons)

450€

L'avis de Gault&Millau

18/20

Table de Prestige La nature se fait belle parce qu’elle sait qu’ici elle est respectée. Ainsi, quand un chef aussi médiatique que Mauro Colagreco (et ses équipes) n’hésite pas à décrocher la lune pour offrir l’expérience d’un retour aux sources inédit, on se laisse volontiers porter. Sa cuisine est dictée par l’astre argenté qui décide si c’est un jour racines, feuilles, fleurs ou fruits. Ceux-ci proviennent de l’un des cinq jardins potagers que le chef a créés tout autour du restaurant, ainsi que de quelques producteurs et amis qui partagent ce même point de vue d’une culture respectueuse. Les 9 étapes du menu imposé, comme autant de cercles infernaux, sont des jalons initiatiques pour partir à la redécouverte de cette nature bienveillante à l’égard de l’homme. Passées les quelques mises en bouche qui évoquent déjà l’expérience «fruits» du jour, le chef offre son pain de partage cuit au feu de bois et généreusement beurré suivant la recette de sa grand-mère italienne, accompagné d’une huile d’olive parfumée qui changera selon le thème, ainsi que d’un poème de Pablo Neruda : «Pain, de farine, d’eau et de feu tu te fais…» La première rencontre autour des cucurbitacées et des gamberoni du golfe de San Remo à cru est déjà une symphonie de goûts et de couleurs. L’aguachile réveille les papilles tandis que le lard de Colonnata apporte son lot de gourmandise. À la suite de cela, on reste ébahis devant le travail dans l’assiette avec cet entrelacs de fines lamelles d’abricot et de courgette, avec son jus fermenté et cachant un crémeux au tourteau. Arrive la trilogie de tomates présentée de la plus belle des manières par Julia Colagreco : le gaspacho et sorbet de green zebra avec quelques amandes fraîches du jardin, le cappuccino d’eau de tomate et le cœur de la tomate cœur de bœuf posé sur un crémeux à base de stracciatella, accompagné de quelques feuilles de câpres, la tomate elle-même «cloutée» de câpres et de sardines. C’est donc cela, le goût de la tomate ? Gardons un peu de mystère pour les plats qui vont suivre. Je dirais en substance que l’iode fonctionne très bien avec les haricots verts cueillis du jour, que la castagnole se pare d’un manteau d’amandes et d’ajoblanco, que le canard est beau dans sa braisière et sa couronne d’olivier… Viennent enfin les desserts, que nous devons au brillant chef pâtissier Marius Dufay. Son granité au yuzu sur une crème de stracciatella mélangée à de la menthe aquatique au goût légèrement salé est la fraîcheur même. Puis, comme une cueillette dans les sous-bois, la fraise de Carros en déclinaison, à crue, séchée, en tuile fine, en compotée et dressée comme si la nature avait guidé les gestes, avec des feuilles d’oseille abritant une crème à l’acacia et un sorbet à l’oseille. En cave, le choix est à la hauteur du lieu. On se laisse conseiller par un sommelier avisé, et on peut même tenter l’accord «sans», travaillé à l’image d’une association mets et vins. On quitte ce lieu magique, encore charmés par un service sans faille, la tête tournée vers le ciel, pour rendre un dernier hommage silencieux à la lune et au chef.

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