Marc Veyrat, cuisine haute définition

74120 MEGÈVE

Membre de l'Académie Gault&Millau

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8 PHOTOS

Chef Marc Veyrat

Cuisine Cuisine d'auteur | Gastronomique | Local

Truc en + Hébergement | Privatisation

Prix Budget à titre indicatif par personne (hors boissons)

395€

L'avis de Gault&Millau

Membre de l'Académie Gault&Millau The special one, the only one, the GOAT ? Marc Veyrat et de retour, suscitant déjà, comme une rock star qu'il est, les commentaires et les réactions, quelques-unes des jaloux et des ignorants, mais très majoritairement de tous ceux qui l'aiment et vont être à nouveau ensorcelés. Cette nouvelle maison, c'est lui tout entier : le Marco de Manigod is back again, retrouvant une fougue de jeune homme en accompagnant à nouveau ses convives dans leur dégustation, un geste qui lui manquait depuis ces deux ans d'inactivité. À nouveau, il peut expliquer à son auditoire les vertus de la berce sur l'œuf coque, du chénopode dans l'écorce d'épicéa, au parfum si prenant, avec les girolles et le beignet au lichen, et le secret de ses fameuses pâtes disparaissantes, sans cheddar, et avec un puissant bouillon champignon et épiaire. Oui, dans ce lieu qui est aussi sa maison, aménagé comme lui seul sait le faire, en ferme-chalet savoyarde au magnifique et authentique décor, il retrouve sa joie de créer et de communiquer, sa joie de vivre tout simplement. Tout jeune marié, il partage l'espace avec sa femme Christine, excellente cuisinière elle-même, qui prépare le samedi une soirée pour les amis avec des recettes du terroir. Non seulement tout fonctionne, mais, à nouveau, comme dans une délicieuse hypnose, on se laisse séduire par ce virtuose charmeur, créant des plats qui semblent familiers et qui pourtant n'appartiennent qu'à lui et à son monde de génie des alpages : la morue " brûlée " à la racine de gentiane et mirabelle est une invention diabolique et éblouissante, la sauce chocolat blanc et myrrhe odorante est d'une incroyable subtilité sur le bar, comme la tartelette de homard à la reine des prés. Cette cuisine est à la fois paysanne et enracinée, mais totalement unique et chaque fois étonnante par sa justesse et sa puissance : chez lui, la myrrhe odorante est plus odorante, le chénopode a vraiment le goût d'un épinard sauvage, même les girolles cueillies du matin sont plus " girolles " qu'ailleurs. La poitrine de pigeon à l'oxalis et sa cuisse finement réglissée au polypode font un plaisir supplémentaire avant la ronde de douceur et ses clins d'œil à l'enfance, l'assiette que l'on retourne pour retrouver la crème à la reine des prés, les petits pots de crème chicorée, verveine, citron, et le chocolat pomme de pin, toujours plus chocolat, avec un coulis chocolat chartreuse. La cave s'organise petit à petit, quelques prix sont toujours un peu délirants (mais est-ce que vous vous attendez à quelque chose de normal ici ?) mais on commence à trouver un bon nombre de bouteilles intéressantes et accessibles en dessous de 100 €. Le service, grandement supervisé et souvent pris en main par l'homme au chapeau noir, est bien appliqué, gentil, complice avec des convives qui mesurent leur chance de pouvoir à nouveau croiser les assiettes de Marc Veyrat.

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