Stéphane FROIDEVAUX
Chef : 2 restaurantsStéphane Froidevaux est sans doute le plus modeste, le plus gentil et le moins « killer » des grands chefs de la région. Cela ne lui a pas fait gagner de temps pour atteindre la reconnaissance de certains guides, mais chez Gault&Millau, voilà longtemps que nous avons repéré les mérites de ce fils de paysan, qui n’hésite pas à dire publiquement « J’aime ma cuisine, elle me ressemble. » Nous sommes mille fois d’accord avec le chef de la place de Verdun, qui affectionne les plaisirs simples, cueillir des plantes sauvages sur le col du Lautaret en été, travailler la truffe et les légumes anciens en hiver, entouré d’une équipe soudée comme un seul homme autour de son leader et qui l’accompagne régulièrement dans sa chasse à la reine-des-prés ou au cynorhodon.
Avant de s’installer à Grenoble en rachetant Le Fantin Latour, en 2007, Stéphane Froidevaux a passé neuf ans aux côtés de Marc Veyrat. Il s’est ensuite établi au centre de Monêtier-les-Bains, au restaurant L’Antidote, où les premières récompenses sont vite arrivées pour celui qui, né à Montbéliard, avait déménagé à Briançon avec toute sa famille à l’âge de 8 ans. Fortement influencé par son long passage chez le chef au chapeau – chez qui il sera rapidement propulsé second de cuisine –, Stéphane aime par-dessus tout puiser la paix et l’inspiration au gré de grandes promenades dans les alpages. Sa cuisine est pleine de sensibilité, de délicatesse, fleure bon la nature et l’air pur des montagnes.
Récemment, dans ce parcours sans anicroches, les aléas de la vie et cette satanée pandémie ont modifié non seulement sa vision du métier mais aussi sa vision de cuisinier. Après avoir longtemps balancé entre les priorités – Le Fantin Latour, c’est un gastro le soir, mais aussi une brasserie qui fonctionne très bien au déjeuner, et le cycle des produits se passe naturellement très bien entre les deux unités –, Stéphane a définitivement plongé dans sa vraie nature, l’harmonie, pour ne pas dire l’osmose avec son environnement. Le Fantin Latour nouveau est un grand jardin qui s’ouvre vers les sommets de montagnes, vers le Trièves ou la Belledonne, ses terrains de jeux favoris pour l’herbe odorante. Mieux encore, il transforme le très bel hôtel particulier XIXe, qui fut l’ancien musée consacré au peintre local, en espace vert, végétalisant l’escalier, se rappelant aussi des années Veyrat pour installer en pleine ville une sorte de ferme modèle, avec les poules, les abeilles et le potager.
Tellement libre, tellement heureux : voilà le Stéphane Froidevaux tout sourire qui vous accueille aujourd’hui avec sa générosité et sa simplicité. Tout sent si bon la saison, le naturel et l’imagination qu’il déploie dans ses menus de 5 à 11 plats, dont un « total végétal » qui connaît un franc succès. Et que les Grenoblois se rassurent : leur chef favori se sent suffisamment bien pour avoir le projet de racheter prochainement les murs de cette magnifique demeure.
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