Franck QUINTON
Chef : 1 restaurant Franck Quinton, chef du Manoir du Lys à Bagnoles-de-l’Orne, incarne une cuisine de transmission familiale et de terroir, où les champignons sont devenus sa signature.« Dans ma famille, on a toujours aimé manger, et les repas ensemble étaient souvent l’occasion de parler de recettes. Mon père était charcutier, mes deux grands-pères aussi, j’ai été élevé dans un climat de bonne chère. » Chez Franck Quinton, les racines sont solides, nourries d’un héritage culinaire transmis dès l’enfance.
De Paris au Lutétia avant le retour en Normandie
Très tôt, un oncle lui ouvre les portes de la gastronomie. Jacques Hébert, alors au Sofitel Bourbon, le guide vers sa première expérience professionnelle. Puis vient le Lutétia, auprès de Jacky Fréon : « Ce furent mes premiers pas dans l’univers robuchonien. » Sept années parisiennes forgent son savoir-faire avant le retour aux sources, dans la forêt des Andaines, où l’attend le Manoir du Lys.
Cette villa anglo-normande, son père l’a sauvée de la ruine. Visionnaire, il en fit un hôtel-restaurant audacieux, bien avant que le mariage entre gastronomie et hospitalité ne devienne tendance. « Les clients s’extasient encore quand on leur dit que tout cela a été fait il y a 25 ans. » Franck accompagne ses parents plus de dix ans avant de reprendre officiellement les cuisines en 2004.
Une cuisine ancrée dans le terroir et le circuit court
Dès ses débuts, il impose une relation directe avec les producteurs locaux : éleveurs, maraîchers, artisans. « Je n’ai pas attendu que ce soit à la mode. Mon grand-père allait chercher ses cochons à la ferme, mes parents faisaient déjà du circuit court. » Ce sens du produit se double d’une passion singulière : les champignons. Avec l’aide d’un mycologue, il en fait une véritable signature. « Aujourd’hui, de nombreux clients viennent pour ces plats avec des champignons. »
Trois toques plus tard, sa cuisine respire toujours la sincérité d’un homme de terroir, curieux et fidèle à sa région. La transmission, il l’imagine désormais sereinement : son beau-frère Yvon gère salle et sommellerie, ses enfants et même sa petite-fille s’investissent peu à peu. Une aventure familiale qui lui permet de se consacrer à ce qu’il aime le plus : cuisiner.
« J’ai reçu les premières trompettes ce matin. Depuis, je pense à la manière dont je vais les préparer ce soir ! » Cette phrase résume bien l’homme : un chef de terroir, enraciné et toujours inspiré.