L’hôtel Hana, un morceau de Japon en terre parisienne
Le groupe Chapitre Six a inauguré, à l’hiver dernier, l’un des refuges les plus inspirants de la capitale. Un cocon intimiste qui invite à un délicieux voyage immobile, entre esprit Belle Époque et minimalisme japonisant.
Il est possible de se dépayser sans voyager… Pour en faire l’expérience, les Parisiens peuvent désormais pousser la porte de l’hôtel Hana, le très chic 5 étoiles inauguré en janvier dernier à deux pas de l’Opéra et de la rue Sainte-Anne. Tirant parti de sa localisation – cette rue est la plus nippone de Paris ! — L'architecte d’intérieur Laura Gonzalez et le directeur artistique Olivier Leone ont imaginé ici un refuge où tout infuse l’esthétique du Japon, ponctué çà et là de touches parisiennes.
Dès l’entrée, le ton est donné avec un somptueux bar qui joue déjà à guichets fermés. La faute en revient à son ambiance chaleureuse et très exotique – fauteuils années 1950, grande banquette habillée de velours avec de grosses fleurs imprimées en relief façon kimono, et un comptoir qui aligne les flacons des meilleurs whiskys, liqueurs, et sakés. Le restaurant Hanabi décline le même esprit avec ses tables en raku (traditionnelle technique de céramique japonaise) et sa cuisine ouverte, où le chef exécutif Roberto Sanchez met en œuvre une carte imaginée par la jeune cheffe Shirley Garrier. Nos coups de cœur ? Le risotto au shiitaké, la salade de somen aux légumes de saison marinés, la bavette sauce au poivre de sancho ou encore cette magnifique crème brûlée à la patate douce d’Okinawa…
Le dépaysement se prolonge ensuite au fil des étages, les 26 chambres et suites distillant comme par magie cette sérénité nippone. Les murs habillés de papier washi s’inspirent des traditionnelles cloisons coulissantes japonaises, les matières – paille, bois iroko aux reflets dorés – semblent tout droit venues d’Extrême-Orient, comme les lampes aux allures de lanternes traditionnelles qui plongent dans un délicat clair-obscur les ruelles de Kyoto. Toutes sont prolongées par de belles salles de bains qui apportent leur propre partition, avec un mobilier vintage rappelant aux voyageurs que nous sommes à deux pas de l’Opéra et de son esprit Belle Époque. Le résultat ? Un sans-faute, proposant autant d’écrins minimalistes, mais chaleureux, où chaque détail participe à un équilibre essentiel qui en fait toute l’esthétique. Notons-le, cette prouesse est signée des meilleurs artisans (français), compagnons de route de Laura Gonzalez, comme l’Atelier Roma, qui propose notamment une somptueuse fresque en métal inspirée de calligraphies japonaises. Dernier atout des lieux ? Hana, l’espace bien -être qui prolonge encore les inspirations voyageuses de l’hôtel avec des cabines où sont prodigués les soins et mas – sages Kobido et Reiki (en partenariat avec Lymfea, expert du massage holistique), une fresque qui reprend les images traditionnelles de poissons de la période Edo et, çà et là, quelques compositions d’ikebana, parfaites signatures du lieu. Rappelons en effet qu’Hana signifie « fleur » en japonais…
Laura Gonzalez, architecte
Pourquoi avez-vous choisi de lier esprits français et japonais ?
Laura Gonzalez : Ce projet est le fruit d’une collaboration inspirée avec mon partenaire, le directeur artistique Olivier Leone. Nous sommes tous deux passionnés par la culture japonaise et ce projet est né de notre volonté de créer un lieu qui mêle harmonieusement l’effervescence urbaine parisienne et les influences japonaises, assez présentes dans le quartier. Un lieu où j’ai voulu aussi insuffler une poésie en jouant sur la diversité des matériaux et des textures.
Comment avez-vous exploité les codes de l’esthétique japonaise ?
L.G. : Dans ce projet, j’ai surtout accordé une grande importance aux détails qui reflètent l’esprit du Japon. Chaque élément a été pensé pour offrir aux visiteurs une expérience immersive et authentique. Mon ambition était de transcender le concept d’hôtel pour créer un véritable cocon japonisant, aux inspirations des années 1900. J’ai adoré l’exercice et le résultat est assez inattendu. Un lieu intime, chaleureux et élégant qui mixe les codes des deux cultures. À l’image de ces fleurs japonaises disséminées au rez-de-chaussée, qui évoquent aussi les riches tissus de la Belle Époque.
Certaines pièces sont-elles venues du Japon ? D’autres spécialement réalisées pour le lieu ?
L.G. : J'ai privilégié l’utilisation de matériaux naturels tels que le bois d’iroko et la céramique raku, mêlant authenticité japonaise et raffinement. J’ai fait appel à plusieurs artisans – Sonja de Monchy, Atelier Roma et Signature Murale – qui utilisent des matériaux naturels et luxueux tels que le bois, la pierre, le cuir et le plâtre minéral pour habiller les murs. La plupart des pièces ont été chinées en France, et j’ai principalement travaillé avec les artisans français sur ce projet.
Cet article est extrait du guide Paris Île-de-France 2025. Vous pouvez le retrouver en librairie ou sur notre boutique en ligne.
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