48 heures dans la rade à Toulon
Provence-Alpes-Côte d'Azur - Corse - Monaco/2023
Encore étonnamment préservée d’un tourisme envahissant, Toulon est aujourd’hui en plein effervescence derrière ses persiennes méridionales avec vue sur la rade. Hyères, elle, s’étire, des hauteurs de la villa Noailles où se déroulent les Festivals Mode, Photographie et Design internationaux les plus pointus, jusqu’à l’extrémité de la presqu'île de Giens, havre de biodiversité et embarcadère pour les îles d’Or. Ces deux villes varoises liées tant par la Métropole TPM que par les deux volets du Festivals Design Parade, clignotent aujourd’hui de concert avec un réel dynamisme lifestyle et artistique sur le radar des destinations à explorer de toute urgence.
© LR Photographies
Sous le soleil de la côte d’Azur, contrairement au bling bruyant de la Riviera ou à la branchitude soudainement incontournable de Marseille, Toulon et Hyères, que seuls 18 kilomètres séparent, affichent une douceur de vivre méditerranéenne aux délicieux airs de carte postale vintage ma non troppo, mixée à un incontestable dynamisme culturel. Un cocktail qui colle parfaitement aux modes de vie remis à plat par la pandémie. À moins de 4h de TGV de Paris, Toulon ne cesse d’attirer de nouveaux habitants : des étudiants aimantés par la qualité de son pôle éducatif (l’École Camondo Méditerranée tout comme Kedge Business School, se sont installés en 2019 dans le nouveau éco-quartier de la Connaissance et de la Créativité —une friche hospitalière en plein centre reconvertie avec talent par l’architecte marseillaise Corinne Vezzoni), mais aussi de jeunes entrepreneurs de la tech, de l’évènementiel ou de la bistronomie et autres nomades numériques. Tous sont, bien entendu, séduits par son ensoleillement flirtant avec les 300 jours par an, sa programmation culturelle et artistique qui va crescendo, son parc immobilier encore abordable et cette nature, merveilleuse, aux portes de la ville. Une géographie singulière, quasiment fusionnelle entre mer et montagne. D’un côté le Mont Faron et son téléphérique, de l’autre la rade militaire, le port du Mourillon et les micro-calanques comme l’anse Méjean avec ses cabanons accrochés à la roche. On vient s’y régaler de sardines grillées à l’Escale, une adresse pieds dans l’eau qu’on hésite à partager tant on aimerait la garder pour soi. En ville, le paysage architectural s’explore sans hésiter en mode flash back moderniste. Addictif, tant cette époque de villégiature artistique sur les bords de la Méditerranée est enracinée dans l’imaginaire collectif, et ce, toutes générations confondues. Longtemps controversée à l’instar de la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille, la Frontale du Port construite dans les années 50 par Jean de Mailly avec appartement témoin conçu par Charlotte Perriand, a fait l’objet d’une réhabilitation, dans tous les sens du terme. Juste derrière, les ruelles et placettes du quartier historique, longtemps surnommé « le petit Chicago », ont aujourd’hui tourné la page de leur mauvaise réputation. Plus de 500 façades ravalées, 100 rues et places rénovées et 11 îlots restructurés plus tard. Ce centre-ville lifté accueille galeries, librairies, boutiques de design et commerces de bouche. Les halles Esther Poggio, magnifique bâtiment Art Déco restauré qui a ré-ouvert à l’automne 2021 en version food court, ne désemplissent pas. Situé entre l’Opéra et le théâtre Liberté, le Télégraphe (premier télégraphe de Toulon, devenu par la suite cantine des PTT) est aujourd’hui une salle de spectacle polyvalente, un bar à cocktails et un restaurant (Beam). Avec sa façade entièrement recouverte d’une fresque signée Alexandre Benjamin Navet, lauréat de la troisième édition de Design Parade Toulon en 2017, L’hôtel des Arts accueille chaque année d’ambitieuses expositions de design, grâce à un partenariat inédit entre la Métropole Toulon Provence Métropole dirigée par Hubert Falco (qui est également maire de Toulon) et le Centre Pompidou. Après les dessins de Ronan Bouroullec au printemps, Marie-Ange Brayer, conservatrice en chef, Design et Prospective industrielle au Centre Pompidou assurera, comme depuis le début de ce partenariat, le commissariat de l’exposition « Seconde Nature », qui intégrera également des pièces issues des collections du MAD, du Mobilier National et du CNAP. Difficile de rêver plus bel exemple de collaboration et de décentralisation. Ce qui, au passage, impose de rendre à Jean-Pierre Blanc ce qui revient à Jean-Pierre Blanc. Le directeur du Centre d’Art Villa Noailles œuvre en effet infatigablement avec passion depuis 37 ans, pour que la création la plus pointue puisse s’épanouir et être célébrée sous le soleil varois. Mission plus que réussie avec les quatre Festivals internationaux qu’il a créés. Ceux dédiés à la Mode, la Photographie ou le design d’objet (Design Parade Hyères) se déroulent la villa Noailles, ce pur manifeste d’architecture moderne des années 20 signée Robert Mallet Stevens pour Charles et Marie-Laure de Noailles, tandis que Toulon accueille depuis 2016 le volet architecture d’intérieur (Design Parade Toulon) à l’ancien Évéché. Et, qui sait, peut-être dormira t-on un jour dans l’ancien lance-torpille de Pipady que Jean-Pierre Blanc aimerait voir transformé en hôtel, lui qui a été le DA inspiré de la Reine-Jane à Hyères ?
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