Romain VIENNE
Chef : 1 restaurant Chef du Presbytère à Lecelles, Romain Vienne incarne une cuisine de terroir inventive, profondément ancrée dans les Hauts-de-France, où tradition et créativité s’accordent avec sincérité.Enfant déjà, Romain rêve de cuisine : « Mes parents n’étaient pas dans le milieu, mais ma grand-mère cuisinait beaucoup. C’est avec elle que j’ai fait mes premiers plats ». Romain Vienne oriente ainsi ses études pour devenir cuisinier. À 17 ans, il passe son BEP cuisine en candidat libre.
Entre grandes brasseries et maisons prestigieuses
Une de ses premières expériences marquantes se passe à La Laiterie (3 toques), une maison bourgeoise située tout près de Lille. Il fait la rencontre de Benoît Bernard. « C’est grâce à lui que je gagne confiance, c’est le chef qui me fait comprendre que je suis fait pour la cuisine ».
Puis direction la Bourgogne et le Relais Bernard Loiseau (4 toques). Il intègre la brigade comme commis, gravit les échelons et devient chef de partie aux viandes et sauces : « Cette expérience a sans doute eu une incidence dans le prix que j’ai reçu “Tradition d’aujourd’hui” car j’y ai appris les fondamentaux de la cuisine française : jus, sauces, cuisson des viandes ».
Mais le chef insiste : « Il n'y a pas que des maisons prestigieuses dans ma carrière, j’ai aussi fait des services à 250 couverts dans de grosses brasseries. Ça m’a permis de voir ce qui me correspondait et ce qui ne me correspondait pas ».
Un attachement viscéral à sa région
Après la Bourgogne, Romain retrouve ses racines. Il rejoint le Clarance à Lille (2 toques). Pendant que d’autres veulent faire le tour du monde, Romain Vienne a toujours voulu régaler près de chez lui : « Ouvrir un restaurant dans le Presbytère de Lecelles, j’y pensais depuis longtemps. J’ai vécu près de vingt ans à Lille, mais je savais que je reviendrais. C’était le projet originel ».
En février 2020, il concrétise ce rêve. Le Presbytère ouvre ses portes après un an et demi de travaux, transformant l’édifice religieux abandonné en table vivante.
La gastronomie des Hauts-de-France est son terrain de jeu. Abats, pâté de tête, maquereaux : des produits bruts qu’il connaît depuis toujours et qu’il aime revisiter. « J’adore les mariages inattendus, comme un ris de veau avec de la langoustine ». Et le pari séduit : en 2021, il entre au palmarès des 109 du Gault&Millau. « Après à peine un an d’ouverture, ça a été une belle consécration, mais on continue de vouloir évoluer ». Le prix “Tradition d’aujourd’hui” n’empêche pas Romain Vienne de penser à demain.