Une production "historiquement basse" pour 2017
Traditionnellement,
les premières estimations de production viticole de l’Agreste, un
site du Ministère de l'Agriculture, sont publiées courant juillet.
Et cette année, les enseignements sont très intéressants.
En s'établissant entre 37 et 38 millions d'hectolitres, la récolte pourrait atteindre une baisse de près de 17% par rapport au millésime 2016 et de près de 16% par rapport à la période 2011-2015.
Le gel de printemps, qui a affecté le Bordelais, l'Alsace, le Cognac et le Jura, a engendré des pertes de rendements très importantes, supérieures à certains endroits au terrible millésime 1991.
Cependant, la fin du printemps très chaude, des épisodes pluvieux et une météo favorable sont source d'une avance du cycle phénologique de 10 à 20 jours. Et même si les réserves hydriques sont déficitaires dans certains bassins comme l'Alsace, le Sud-Est ou encore la Corse, ce millésime se présente sous de beaux auspices qualitatifs.
En Champagne, les dégâts causés par le gel de printemps sont moins nombreux que l'an passé et la pression des maladies est faible. Résultat, 10 jours d'avance dans le vignoble et une prévision de production de +8%.
En Bourgogne et Beaujolais, bien que le gel ait touché le vignoble clunisien et celui de Chablis, la floraison s'est bien déroulée. Une prévision en hausse de l'ordre de 14% est à l'ordre du jour. Dans le Beaujolais, les prévisions ne tiennent pas compte des orages de grêle de ces derniers jours.
En Alsace, le gel a fortement entamé la production. Une baisse anticipée de 30% par rapport à 2016 est évoquée avec un facteur aggravant, de la coulure sur des cépages précoces comme le gewurztraminer mais aussi quelques cas de coulure sur le riesling.
Dans le Bordelais, la production sera très fortement impactée suite au gel d'avril. Et même si la végétation à 2 à 3 semaines d'avance, la baisse de rendement évoquée est de l'ordre de 18%.
Dans le Val de Loire, le gel a touché le vignoble de manière très éparse et les conditions peuvent changer d'un village à l'autre, parfois d'un rang de vignes à l'autre. La production est prévue en hausse de 7%.
Dans la vallée du Rhône, si des épisodes de gel sont à déplorer sur l'Ardèche et le nord de cette dernière, le facteur de baisse de rendements sera plutôt la « coulure » sur le cépage Grenache. Une baisse de 6% par rapport à 2016 est évoquée.
Dans le Sud-Est, le gel et la grêle ont endommagé des parcelles, mais de manière hétérogène. Toutefois, le déficit hydrique est marqué et pourrait engendrer une baisse de production de l'ordre de 10%.
Enfin, en Corse, l'augmentation des surfaces permettra un maintien de la production malgré quelques épisodes de gel. La végétation a une semaine d'avance.