Le restaurant Martin, une adresse bien cachée
Au cœur du 10e arrondissement de Paris, la nouvelle cheffe Mélissa Ravel donne un nouveau souffle à cette table à l’écart des regards, au sein du Renaissance Paris République Hotel.
Combien de Parisiens sont passés devant l’insolite façade du Renaissance Paris République Hotel sans même faire attention ? Beaucoup ! Seuls les flâneurs qui lèvent les yeux la remarquent. À deux pas de la célèbre place, elle affiche une architecture typique des années 1970, composée de hublots futuristes, des coques moulées en fonte d’aluminium. Dessinée par Jean-Jacques Fernier, Grand Prix international d’urbanisme, la façade a ensuite vu apparaître des guerriers bantous grâce au street-artist Kouka, à l’époque où l’ancien immeuble de bureaux était occupé par une communauté d’artistes, avant d’être transformé en 2016 en un hôtel 5 étoiles sous le giron du groupe américain Marriott.
Refuge arty
L’héritage artistique, préservé, a servi de fil conducteur à la décoration orchestrée par le designer d’intérieur Didier Gomez. Peintures, photographies, dessins ou fresques murales habillent les murs du grand hall, du bar, du restaurant Martin et même du parking ! Quant aux 121 chambres (dont 12 suites), elles déroulent un petit air d’atelier d’artiste. Les salles de bains sont dotées d’une paroi en verre et métal, rappelant les grandes fenêtres des studios des peintres du début du XXe siècle. Difficile de ne pas trouver l’inspiration dans ces cocons urbains : branches de cerisiers aux murs, tapis graphiques, canapés sur mesure… Restent les fameux hublots, balcons sur la ville, que l’on vient « habiter » en s’asseyant sur le rebord. Le spectacle de la rue bat son plein avec son lot de Parisiens pressés.
Cuisine ouverte
Verront-ils le porche dérobé, jouxtant l’entrée de l’hôtel ? Les plus curieux, sans aucun doute. Tournant le dos à l’agitation trépidante des grands boulevards, les voilà dans une cour inondée de calme. Un mur de 300 m2 couvert de végétation fait face au mini-terrain de pétanque. De jolis fauteuils et tables complètent cet esprit estival, invitant à lézarder dès les beaux jours. Enfin, au bout de la terrasse, la porte du restaurant Martin – accessible aussi par l’hôtel. Le mobilier contemporain s’adoucit de quelques trouvailles chinées (machine à écrire et pile de vieux Paris-Match de l’époque yéyé) dans un esprit un brin titi parisien. Derrière la cuisine semi-ouverte, la nouvelle cheffe Mélissa Ravel s’active aux fourneaux.
De la cueillette à l’assiette
Elle aime travailler les bons produits (volailles du Gâtinais, poissons et viandes de Normandie…) et les légumes, comme en témoignent la carotte et la casserole tatouées sur son bras. C’est d’ailleurs grâce à son étonnant plat végétarien de carotte au sumac et au citron, panée aux graines, qu’elle est aujourd’hui aux manettes du Martin. De la région de Clermont-Ferrand où elle est née, elle a gardé le goût des randonnées entre les volcans, agrémentées de pique-nique aux ingrédients locaux. Et le souvenir de la cueillette de cerises, mûres et noisettes chez ses grands-parents agriculteurs. Tout cela, elle essaie de le transcrire dans ses plats. Dans le sud de la France, où elle était saisonnière, elle a craqué pour les produits de la mer – les calamars et le poulpe étant son péché doux. Habituée à couper le thym dans la garrigue, elle rêve déjà d’installer des jardinières d’herbes et de plantes comestibles dans la cour. Et si sa table devenait une échappée verte en plein Paris ?
3 questions à Mélissa Ravel, cheffe au restaurant Martin au sein du Renaissance Paris République Hotel.
Gault&Millau : Quel est votre parcours ?
Mélissa Ravel : J’ai commencé par la fac, mais j’ai vite bifurqué vers un BTS d’hôtellerie et de restauration, car je voulais travailler avec mes mains. Je me suis tout de suite prise au jeu de la cuisine où je me sens comme une autodidacte. Mon expérience s’est faite à différentes tables, La Maison Blanche, Les Inséparables et au Courtyard Paris Gare de Lyon.
G&M : Vous venez d’arriver au Martin. Quelle direction voulez-vous donner au restaurant ?
M. R. : J’aimerais, entre autres, montrer qu’on peut faire plein de choses avec les légumes. J’aimerais aussi donner une certaine liberté à ma brigade comme me l’avaient donnée mes mentors Jean-François Faure et Gildas Picard à Eygalières, au Sous les Micocouliers. J’ai donc proposé un « beurre du moment » servant de mise en bouche, réalisé chaque mois par un membre de l’équipe pour le mettre en valeur. Elle sera présentée avec son nom. Actuellement, toutes les entrées et les plats de la semaine sont réalisés par les membres de la brigade afin de développer leur créativité.
G&M : L’art, en général, semble beaucoup vous toucher. Comment le relier à la cuisine ?
M. R. : La cuisine, pour moi, est un tout. Le goût prime toujours mais le plaisir des yeux fait partie de l’expérience. J’aime embellir les produits en ajoutant par exemple des fleurs, aussi belles au regard que bonnes au palais. Je cherche une certaine harmonie sur l’assiette. Je rêve de nouer un dialogue entre les œuvres de l’hôtel, très présentes, et la cuisine. Enfin, je proposerai sans doute à ma brigade des sorties dans des musées pour ceux que cela intéresse. Je trouve que cela ouvre l’esprit et donne de l’inspiration.
Restaurant Martin - Renaissance Paris République Hotel
40, rue René-Boulanger, 75010 Paris.
https://www.restaurantmartinparis.com/fr/
T. 01 71 18 38 88
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