Hostellerie Briqueterie, le refuge 5 étoiles en hommage au champagne
Lydia Bacrie | 05/01/2025 10:03
Membre de la très chic collection Beauvallon, cette adresse historique a retrouvé tous ses fastes grâce à une restauration qui allie raffinement contemporain et multiples hommages à l’esprit du lieu, au cœur des plus prestigieux vignobles de Champagne.
Épernay, un nom qui fait rêver les amateurs du monde entier. C’est à deux pas de la ville, au cœur d’un parc de 4 hectares faits de vignes et de roseraies, que se cache cette demeure de campagne, estampillée Relais & Châteaux et tout juste restaurée. Désormais propriété du groupe Beauvallon (à qui l’on doit aussi l’hostellerie Cèdre & Spa à Beaune), ce refuge 5 étoiles infuse une esthétique aussi contemporaine que raffinée, signée de l’architecte Marie Cordouan, qui a redonné volume et lumière aux espaces. Le rouge, jadis omniprésent, a fait place à des camaïeux de blanc, de kaki et de gris dopés d’un épatant rouge cerise qui illumine les 40 chambres et suites habillées de parquets de bois blond et de matières douces – tissus bouclette pour les rideaux et têtes de lit. Dans les salles de bains, le terrazzo qui couvre les murs et les sols prolonge cet esprit de modernité, mettant en lumière les robinetteries à l’anglaise et les belles vasques sur pieds chromés. Une élégance que l’on retrouve intacte dans les 4 suites qui se prolongent, pour deux d’entre elles, par une cave à champagne personnelle.
Si vous n’optez pas pour ces espaces exclusifs, le salon – cœur battant de l’hôtel – se révèle un lieu tout aussi idéal pour la dégustation. Canapés et fauteuils profonds installés devant la cheminée, immense comptoir et étagères rétroéclairées… On savoure ici les meilleurs crus des maisons de champagne alentour. Celles d’Épernay au cœur de la zone « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » classée au patrimoine mondial de l’Unesco, mais également des prestigieuses Moët & Chandon ou Perrier-Jouët. La dégustation se poursuit dans l’un ou l’autre des restaurants de la Briqueterie, emmenés par la talentueuse cheffe Nawal Rezagui, qui propose une cuisine en circuits courts – et même très courts avec certains légumes et fruits venus des potagers et vergers du domaine – dans une version gastronomique servie dans la somptueuse salle à manger ornée d’un bow-window qui ouvre sur le parc, avec ses fontaines et ses bassins.
C’est au cœur de ces jardins que se cache également le spa du domaine. Un écrin de relaxation absolue avec une piscine intérieure coiffée d’une verrière, un bain bouillonnant qui procure une sensation de profonde détente musculaire ou encore des cabines où sont prodigués des soins du visage Codage et des massages Maison Caulières. L’occasion de se laisser aller à une pause bien-être en oubliant contraintes et soucis, y compris pour les parents puisque les enfants ont, ici, leur propre terrain de jeu; un espace aussi ludique et chaleureux avec baby-foot, jeux d’arcade et tables pour peindre et dessiner. Un lieu rare qui décline un art de vivre pensé pour le bien-être et le plaisir de chacun.
Trois questions à Marie Cordouan, architecte
Comment avez-vous pensé cette restauration ?
Marie Cordouan : Cette usine de fabrication de briques du XIXe avait été aménagée en maison particulière, puis en hôtel. Elle prend, aujourd’hui encore, la forme d’une grande demeure de campagne avec des charpentes apparentes que nous avons précieusement conservées. L’idée a été de ne pas tourner le dos au passé, de préserver ce qui pouvait l’être pour offrir une continuité tout en écrivant une nouvelle histoire. Nous avons gardé les volumes de chambres qui prennent place dans les deux ailes du bâtiment, de beaux espaces dont nous avons surtout retravaillé les couleurs et la lumière. L’omniprésence des vignes a beaucoup inspiré ma colorimétrie, avec des verts, des écrus, des bronzes. Les moquettes aux imprimés «nuage» imaginés par Christian Lacroix ont été également préservées, dans les chambres et les couloirs.
Avez-vous créé le mobilier ?
M.C. : Nous avons mêlé pièces d’époque et meubles conçus exclusivement pour les lieux – tête de lit en chêne clair, placards et mobilier de salles de bains, d’inspiration anglaise. Dans le salon, la salle à manger et le bar aménagés dans le bâtiment central, nous avons conservé les charpentes mais habillé les murs de papiers peints panoramiques qui mettent en valeur les grandes cheminées. J’ai dessiné l’imposant bar en noyer de 4 m de long, éclairé de très belles lampes en laiton. Ces espaces à vivre ouvrent tous sur la grande terrasse et le parc, magnifique, qui a été largement redessiné.
Cette adresse fait partie du groupe Beauvallon, tout comme Cèdre & Spa à Beaune que vous avez restauré. Avez-vous pensé ces lieux avec la volonté de bâtir une collection ?
M.C. : Ces deux hôtels s’inscrivent dans un esprit de tourisme viticole et ont, de fait, certains points communs en lien avec les paysages de vignes qui les entourent. Au-delà de ces similitudes, notre désir est de penser une collection en concevant des lieux chaque fois singuliers. Offrir une même qualité de service et de raffinement tout en racontant une histoire en lien avec l’histoire, et l’âme, de chaque adresse.