48 heures à Saint-Jean-de-Luz
Nouvelle-Aquitaine/2025
Les yeux frétillent comme des merluchons à l’annonce du maître d’hôtel : « Nos poissons viennent de la criée de Saint-Jean-de-Luz». Et tout est dit, à Bordeaux, à Toulouse ou à Paris, on apprécie de savoir l’arrivage confiée à ces pêcheurs renommés.
Saint-Jean de Luz, une des perles du chapelet basque : Louis XIV ne s’y est pas trompé, il s’y est marié. Il faut dire qu’à l’époque, vu les difficultés de voyager, il valait mieux partager les frais. Comme il s’apprêtait à épouser l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, la fille du roi d’Espagne et aussi sa cousine, sa mère Anne a dû lui dire : « chacun fait un bout de route, ce sera plus équitable ». Et nous voilà en juin 1660 à Saint-Jean-de-Luz pour une fiesta de tous les diables réunissant les cours des deux plus puissants royaumes européens, déjà rapprochés, quelques mois avant, par le Traité des Pyrénées imaginé par Mazarin.
Saint-Jean-de-Luz est une plaque tournante du tourisme en Pays basque et une base d’exploration idéale : tout proche de l’Espagne et des Pyrénées, à un quart d’heure de Biarritz et Bayonne, accolée à Ciboure, joli village aux ruelles typiques, et au bord de l’océan. En toute saison, on trouve du divertissement et de beaux points de vue. Ne pas manquer, à cet effet, le petit et adorable port de Socoa, que l’on atteint en trente minutes à pied en traversant Ciboure et en longeant le littoral.
Pour les gourmands comme pour les surfeurs, Saint-Jean-de-Luz, c’est un spot ! La pêche permet d’entretenir les bonnes traditions, les chipirons à l’ail ou à l’encre, le merlu koskera, la morue au chorizo ou en croquettes, les kokotxas (joues ou plutôt mentons de merlu, un morceau exquis apprécié des amateurs), sans oublier les recettes fermières du Pays basque, l’omelette piperade ou l’axoa de veau.
Les artisans renommés sont légion : la maison Adam, qui inventa le macaron basque à l’occasion du mariage royal, Pariès, ses chocolats et son gâteau basque ou encore Bargeton et ses glaces, réputées depuis une dizaine d’années. L’attraction principale, tous les matins du monde, ce sont bien sûr les belles halles, avec leur arrivage de poissons de la criée, les primeurs de saison, la charcuterie basque et les fromages de brebis des Pyrénées.
Impossible de le rater : au seuil du boulevard principal Victor-Hugo, qui traverse la ville un projet immobilier d’avant-garde a vu le jour il y a deux ans : Bizipoz (la joie de vivre en basque) est un grand immeuble blanc qui accueille un hôtel et des appartements, une sorte de food-court avec six enseignes. Le lieu a du caractère, offrant une touche Art Déco dans l’architecture et des boutiques de qualité.
Cette promenade gourmande s’agrémente aussi de découvertes culturelles : en plein centre et dominant la ville, l’église Saint-Jean Baptiste où fut célébré le fameux mariage, la grande et belle Maison Louis XIV sur la place du port et, un peu plus loin la Maison de l’Infante. Le centre historique aux vieilles maisons basques a beaucoup de charme, entre port et océan, les joggers étant nombreux à courir sur la promenade dominant la Grande Plage. Pour respirer la chlorophylle, on prend de la hauteur en grimpant jusqu’au parc Ducontenia, à cinq minutes des halles.

