48 heures sur les traces du Grand Meaulnes
Centre-Val de Loire - Pays de la Loire/2024
La courte vie d’Alain-Fournier, mort à Verdun en 1914, à 27 ans, est intimement liée à son unique roman, Le Grand Meaulnes. Les paysages, les hameaux, les maisons et châteaux où se déroule l’action de ce récit iconique offrent avec nostalgie et romantisme une vision presque inchangée depuis un siècle.
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Au seuil de la Sologne et aux confins du Berry, la balade traverse La Chapelle-d’Angillon, le village natal de l’écrivain, autour duquel il plante l’histoire. Il est situé à 125 km au nord d’Épineuil-le-Fleuriel, où il passa son enfance et dont il s’inspire dans maintes descriptions. Le château de la Verrerie, à Oizon, superbe demeure Renaissance, largement remaniée au XIXe siècle, pourrait avoir servi de modèle, entre autres, au «domaine mystérieux» où se tient la fête étrange. En plein mois de décembre, dans le coin «le plus désolé de Sologne», Augustin Meaulnes est troublé, lors de cette soirée baroque, par une jeune fille inconnue jouant du piano, Yvonne de Galais. La rencontre a lieu le lendemain et scelle définitivement le destin des jeunes gens, Augustin, tourmenté et passionné, Yvonne à ses côtés pour un moment fugace, «frémissante comme une hirondelle».
Il convient donc de prendre ces chemins de préférence en hiver, ou à l’automne, quand la brume recouvre les étangs au petit jour et se disperse, comme les canards sauvages, lacérée par les rayons du soleil hiémal. Le romantisme onirique qui infuse toute l’atmosphère du Grand Meaulnes est encore perceptible dans ces paysages fauves et ces villages immobiles, enjambant la Petite et la Grande Sauldre ou suivant le Beuvron.
À La Chapelle-d’Angillon se trouve la maison natale d’Alain-Fournier. Ses parents y retournèrent pour y travailler lorsqu’Henri-Alban (le véritable prénom de l’écrivain) avait 20 ans, et ils reposent au cimetière du village. Avec son ami et beau-frère Jacques Rivière, il évoque la demeure de son enfance : «Je pense doucement au parfum du pain qu’on apportait à midi, au parfum du fromage de campagne à quatre heures, à la “Cerise” de ma grand-mère, à toutes les saines odeurs des placards, des armoires et du jardin.»
Depuis La Chapelle-d’Angillon, un détour historique vous mène à Henrichemont, «cité nouvelle» dessinée par Sully en l’honneur d’Henri IV, sur un plan original : huit artères tracées régulièrement à 45 degrés les unes des autres partent de la place centrale. Autre crochet, mais viticole, celui-là, par Menetou-Salon et ses délicats sauvignons.
Une boucle évocatrice vous emmènera ainsi, depuis La Chapelle-d’Angillon, à Neuvy-sur-Barangeon, puis Nançay, bien sûr, autre berceau familial de l’écrivain – son père y vit le jour, son oncle y tenait boutique, inspirant le personnage de l’oncle Florentin de Meaulnes, et la Galerie Capazza, installée dans un superbe bâtiment rattaché au château, propose un Musée imaginaire du Grand Meaulnes –, Souesmes, qui vit naître le coiffeur Jacques Dessange, Souvigny-en-Sologne, admirable village aux maisons de brique et à colombages, dont Eugène Labiche fut le maire durant dix ans, Brinon-sur-Sauldre et Aubigny-sur-Nère, de loin la petite ville la plus animée de ce périple, aux bons commerces de bouche.
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