48 heures à Noirmoutier

Située au large de Beauvoir-sur-Mer, l’île de Noirmoutier est accessible par un pont, inauguré en 1971, qui supplée le passage historique du Gois. Ce dernier n’est en effet utilisable qu’à certaines heures, puisque submersible à marée haute. Même si les indications et mises en garde sont bien présentes, une quinzaine de véhicules sont repêchés ou dépannés en urgence chaque année ! Il faut dire que le Gois offre une vision incomparable et que de nombreux touristes l’empruntent aussi à pied pour profiter du spectacle (de 1 h 30 avant la marée basse jusqu’à 1 h 30 après) et pour ramasser – comme beaucoup de pêcheurs – coques et palourdes le long du chemin de 4,2 km, qui s’accomplit facilement en une heure si vous ne musardez pas. À l’arrivée sur l’île, vous pourrez continuer votre plein de nature à Barbâtre en allant voir le polder de Sébastopol, site protégé et classé réserve naturelle pour sa richesse ornithologique. Noirmoutier est une île… et un village. Tout le monde connaît tout le monde et, du sud au nord, les maisons blanches, les pistes, les sentiers balisés et les petites routes forment une unité réconfortante, qui s’affirme au fil de la visite. Si l’on veut faire court, les trois «spots» essentiels d’animation sont L’Épine, sur la côte ouest, le quartier de l’Herbaudière, à la pointe nord, et bien sûr Noirmoutier-en-l’Île, la «capitale», qui regroupe la plupart des restaurants et commerces de bouche. Vous ne serez jamais perdu à Noirmoutier : cette languette allongée met tout à portée de vue et, même à vélo ou à pied, tout est facile d’accès, les locaux s’empressant de vous fournir les indications nécessaires. Une belle plage ? Allez donc à La Guérinière, à la plage des Éloux, qui prolonge le panorama magnifique de l’hôtel Punta Lara, l’un des incontournables du séjour noirmoutrin. Poursuivez vers les plages de Saint-Jean et de la Bosse, jusqu’à rejoindre l’actif petit port de Morin. À L’Épine, le marché du samedi est toujours animé : le village afflue, les commerces sont nombreux et l’impression de solidarité permanente se confirme. À la Station de la Plage, c’est toute l’image de l’île qui s’expose, dans ce lieu d’artistes et créateurs devenu au fil du temps point de rendez-vous, café, boutique. L’Herbaudière est le port de pêche de l’île, l’un des plus fameux de la côte atlantique, l’égal de la Cotinière sur l’île de Ré. Il est encore plus célèbre depuis l’avènement d’Alexandre Couillon, enfant du pays parvenu, avec son épouse Céline, au sommet de la gastronomie française dans son restaurant La Marine, juste sur le port. Alexandre Couillon a obtenu le titre de Cuisinier de l’Année 2017 de Gault&Millau et fait partie de ce club imaginaire des «trois Alexandre», avec Gauthier et Mazzia, qui représente l’apogée de la créativité culinaire française. Et pour l’image très favorable qu’il véhicule sur son île, Alexandre vient d’être élevé au grade de chevalier de l’ordre du Mérite. Le village principal est Noirmoutier-en-l’Île. Tout aussi typique, il étend ses maisons blanches et ses coins secrets autour du cœur de la cité. L’animation se concentre dans la Grande Rue transversale et près de la place de la République, où se tiennent les halles, ouvertes le vendredi, ainsi que le mardi et le dimanche en saison. Le site est dominé par le château forteresse du XIIe siècle, aménagé en musée et classé depuis 1994. Entre Noirmoutier et l’Herbaudière, l’indispensable promenade par le bois de la Chaise mène aux jolies plages du nord-est, la plage du Mardi Gras, où furent tournées quelques scènes de César et Rosalie, de Claude Sautet, ou la plage du Vieil. Au chapitre des spécialités incontournables, figurent, outre les huîtres et fruits de mer, la fameuse et unique pomme de terre bonnotte – variété précoce et rare que l’on trouve sur les marchés de l’île au mois de mai, à la chair tendre et savoureuse, aux notes iodées et noisetées –, ainsi que le sel des marais, diffusé par la Coopérative de sel de Noirmoutier.