Le Nessay : une féérie bretonne

Avec ses façades de briques et ses tourelles qui émergent d’une forêt de pins, ce château est, avant tout, un morceau de la mémoire collective des habitants de Saint-Briac. Bâti à la fin du XIXe siècle sur les ruines d’une forteresse médiévale puis longtemps abandonné, il fut le lieu de rendez-vous de générations de gamins qui venaient y jouer à cache-cache avant de courir sur la plage de la Grande Salinette en contrebas, l’une des plus belles de Bretagne… Posé sur la presqu’île de Nessay et cerné par l’océan, ce lieu magique et mystérieux a repris vie en 2018, sous l’impulsion du jeune entrepreneur Martin Bazin qui a missionné l’architecte Dominique Bergerault et l’architecte d’intérieur Stéphanie Cayet pour le restaurer et l’aménager en hôtel. Le tout avec une feuille de route bien précise… Un refuge aux allures de maison de famille, où l’on se sent accueilli en ami.

Dès l’entrée, le ton est donné avec des photos d’enfants sur les murs et des portemanteaux où patientent cirés et chapeaux de pluie pour une balade sous une possible averse. Le salon décline la même ambiance avec ses deux grosses cheminées, ses canapés profonds et ses vues sur la mer, omniprésente. Réparties entre le château lui-même, deux poternes à l’entrée du parc et une annexe posée sur la plage, les 17 chambres et suites bénéficient de cette lumière océane, filtrée par les pins. Décorées de meubles anciens et de tissus douillets, toutes ouvrent sur la mer, mais notre préférée reste la suite Le Nessay : perchée au dernier étage du château et d’une superficie de 55 m2, elle se niche en partie dans une tourelle où a été aménagé un lit rond, face à une terrasse qui laisse apercevoir les bleus et les verts changeants de l’océan.

Imaginée dans le même esprit, la grande salle du restaurant ouvre sur la cuisine où officie le (très) talentueux Thomas Estrader (ex-Semilla, à Paris). À la lueur des bougies et avec (toujours) la mer en toile de fond, on déguste là une cuisine d’auteur qui célèbre les poissons locaux pêchés le matin même, après avoir pris un apéritif sur la terrasse de rêve, face au coucher du soleil. Une halte méritée après une journée bien remplie : soins au spa griffé de la marque bretonne Phytomer, golf à Saint-Briac (avec un accès facilité pour les hôtes du Nessay), balade le long de la Côte d’Émeraude ou baignade à la Grande Salinette.

Vous avez tenté de réserver mais l’hôtel affiche complet ? Rassurez-vous, il vous reste une dernière chance avec la Maison du Nessay, à 2 km seulement. Inaugurée en 2021, cette solide demeure bretonne abrite 5 chambres, un salon avec cheminée, une cuisine équipée et une piscine chauffée dans le jardin, sans compter tous les services de l’hôtel : massage dans la maison sur demande, livraison des repas du restaurant. Tout l’esprit du Nessay, l’intimité d’une maison privée en plus.

• Martin Bazin, directeur général de l’hôtel et président du Groupe Sable

Le Nessay est le seul établissement français sélectionné par Small Luxury Hotels of the World en 2022. Quelles sont, selon vous, les qualités qui justifient cette reconnaissance ?

 Martin bazin  Je crois qu’elle tient à notre sincérité et à cette dimension de plaisir que nous tenons à cultiver. Un hôtel peut être le plus luxueux du monde, bénéficier d’une vue spectaculaire, il ne pourra vraiment séduire s’il lui manque ce que je considère comme essentiel : un service, un accueil sincèrement attentionné. C’est cette forme d’hospitalité que nous avons voulu installer. Ici, pas de protocole, de formule toute faite et bien rodée. L’équipe est à l’écoute des hôtes qui arrivent, elle s’adapte à leur humeur, va au plus vite si les enfants sont excités par des heures de voyage, propose de faire visiter la maison un peu plus tard pour qu’ils en connaissent quand même chaque recoin et se sentent chez eux. En ce moment, ma cheffe barman fait des essais. Hier, elle a proposé à un client de goûter et de donner son avis. Ici, chaque hôte se sent unique. Il discute, il échange, il partage avec l’équipe et les autres clients.

Qui sont vos hôtes ? Des Français ? des étrangers ? des locaux ?

 M. B.  Nous avons ouvert fin 2018 et fermé 18 mois durant la pandémie, notre clientèle est donc en train de se construire. Nous recevons essentiellement des Français, mais les étrangers sont de plus en plus nombreux : Anglais, Suisses, Belges, Néerlandais… Leur point commun ? La plupart reviennent, se retrouvent en famille pour fêter un événement. Ceci est vrai également pour notre clientèle locale. Même en hiver, les habitants viennent boire un verre et se réchauffer devant la cheminée. Leur présence fait vivre la presqu’île toute l’année.

Quels sont vos projets, pour ce lieu et le groupe Sable que vous venez de créer ?

 M.B.  Pour Le Nessay, le projet est d’insuffler la même énergie pour ne jamais décevoir le client qui revient. La régularité, c’est notre challenge ! Quant à Sable, il réunit plusieurs lieux que je possède – Le San Sebastian, bar à tapas à Saint-Briac ; Kan Avel, hôtel à Saint-Lunaire ; 3 boulangeries-pâtisseries dans les villages alentour. Ce groupe est destiné à fédérer mes collaborateurs autour des mêmes avantages et d’un même esprit.

Le Nessay

Boulevard Bechay

35800 Saint-Briac-sur-Mer

www.lenessay.com

La participation active des artisans locaux

Niché au cœur de la Côte d’Émeraude, Le Nessay est aussi une part de la culture et de l’âme bretonnes. Voilà pourquoi Martin Bazin a demandé aux architectes de faire travailler essentiellement des artisans locaux – plus de 90% de l’ensemble de la restauration. Maçons, couvreurs, plombiers, électriciens et menuisiers de la région se sont relayés sur le chantier qui a duré une bonne année. Présents pour le gros œuvre, ils sont aussi venus signer chaque détail, comme ces ronds de serviettes et ces porte-clés réalisés par un artisan de la ville. Vous voulez acheter l’une de ses œuvres ? Rien de plus facile puisqu’il est, chaque semaine, sur le marché de Saint-Briac.